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Un «PTP 2.0» s’invite aux négociations sur l’ALÉNA

Ryan Remiorz / La Presse Canadienne Photo: Ryan Remiorz / La Presse Canadienne

MONTRÉAL — En décidant de conclure un nouvel accord commercial transpacifique, le Canada vient de pimenter les négociations pour le renouvellement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qui s’engagent dans une ronde déterminante, cette semaine à Montréal.

Le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), conclu mardi à Tokyo — sans les États-Unis —, permettrait au Canada d’occuper une place de choix au sein d’un tout nouveau bloc commercial, qui ne répond toutefois pas toujours aux exigences du puissant voisin américain.

L’entente prévoit par exemple une plus grande ouverture aux fabricants de pièces automobiles qui ne font pas partie de l’alliance, comme la Chine — alors que Washington tente d’obtenir précisément le contraire de ses partenaires de l’ALÉNA, afin d’exclure le plus possible les pays asiatiques.

Le négociateur en chef du Canada, Steve Verheul, ne s’inquiète pas outre mesure, et soutient qu’il s’agit de deux dossiers distincts. Attrapé entre deux allers-retours aux tables sectorielles, mardi à Montréal, M. Verheul a soutenu que le nouveau Partenariat transpacifique n’avait pas été évoqué — «jusqu’ici, du moins».

Mais aussi bien les partisans du Partenariat transpacifique que ses détracteurs s’entendent pour dire que cette nouvelle libéralisation des échanges avec l’Asie dans le secteur des pièces automobiles s’invitera nécessairement à la table de négociations de l’ALÉNA.

Le président de l’Association canadienne des fabricants de pièces automobiles, Flavio Volpe, a fustigé mardi la décision du gouvernement canadien, qui ouvre ainsi la porte à plus de contenu chinois dans les véhicules, alors que Washington souhaite justement l’inverse.

«On ne pourrait pas faire un geste aussi stupide à un moment aussi crucial», a estimé M. Volpe. Il accuse le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, de vouloir léguer à la postérité un accord à tout prix, au beau milieu de négociations sur l’ALÉNA qui sont beaucoup plus déterminantes. M. Volpe croit que ce gouvernement «court après les trophées de chasse».

Les trois quarts des exportations canadiennes prennent la route des États-Unis. Or, les partisans du Partenariat transpacifique plaident que le Canada doit diversifier ses échanges commerciaux; un responsable canadien soutient même que le nouvel accord servira de munition à la table de négociation de l’ALÉNA.

«Les Américains méprisent la faiblesse», a indiqué ce responsable, qui a requis l’anonymat.

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