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Des solutions de rechange au sel pour les routes

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Peter Rakobowchuk, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Plusieurs municipalités du Québec qui cherchent à réduire l’épandage de sel dans les rues se tournent vers des solutions de déglaçage plus écologiques comme le jus de betterave ou les copeaux de bois.

Le maire de Rosemère, Eric Westram, soutient que les Suisses utilisent les copeaux de bois «à leur entière satisfaction» sur des routes des Alpes depuis 2008 pour remplacer le sel.

Selon le maire de la municipalité située au nord de Montréal, les copeaux de bois sont utilisés avec succès, depuis trois semaines, dans deux rues «problématiques» en bordure de la rivière des Mille Îles, où la glace se forme facilement.

Eric Westram souligne que le sel n’est efficace que si la température ne descend pas sous la barre des -15 degrés Celsius, alors que les copeaux demeurent efficaces jusqu’à -30 degrés Celsius.

Il précise que ces copeaux de bois sont mélangés à du chlorure de magnésium, ce qui aide à les faire adhérer à la chaussée.

Les copeaux de bois sont répandus à l’aide du même équipement utilisé pour le sel ou le sable, mais ceux-ci n’entraînent pas l’oxydation du métal ou d’autres dommages aux véhicules.

«Je crois qu’on a trouvé une méthode qui a de l’avenir, a-t-il confié en entrevue à La Presse canadienne. Nous l’avons utilisée (mardi) sur une rue avec une pente assez prononcée et c’était comme s’il n’y avait pas de glace du tout.»

À Cowansville, la porte-parole de la municipalité, Fanny Poisson, explique que pour un deuxième hiver, on a opté pour un mélange de jus de betterave et de sel.

En raison de problèmes d’équipement, la recette n’a pu être mise en application que depuis quelques semaines.

«C’est du jus de betterave mélangé au sel, ce qui nous permet de réduire la quantité de sel que l’on utilise», a expliqué Mme Poisson. Le jus permettrait au sel de mieux adhérer à la chaussée en plus d’être moins nocif pour l’environnement.

Selon elle, plusieurs autres municipalités l’ont essayé, de même que Transports Québec sur certaines autoroutes du Québec.

L’an dernier, Cowansville a pu réduire de 30 pour cent la quantité de sel utilisé grâce à un investissement de 20 000 $ dans le projet du jus de betterave.

Eric Westram reconnaît que Rosemère a aussi tenté l’aventure des betteraves il y a quelques années, mais ce fut de courte durée.

«Ça a duré seulement 48 ou 96 heures maximum. On avait des plaintes pour l’odeur et parce que ça tache les souliers, les bas de pantalons, les voitures. Un peu comme le jus de tomate», a-t-il indiqué.

Aux États-Unis, le Wisconsin utilise la saumure du fromage pour réduire l’utilisation de sel. Le New Jersey a fait de même avec la saumure de cornichons et le Tennessee utilise un liquide à base de pomme de terre récupéré dans le processus de fabrication de la vodka.

Selon Statistique Canada, près de cinq millions de tonnes de sel seraient répandues sur les routes du Canada, chaque année.

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