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Un contrat juteux pour Hydro-Québec

Photo: Josie Desmarais
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Hydro-Québec a décroché le plus important contrat d’exportation d’électricité de son histoire qui pourrait générer des revenus annuels de 500 millions $ puisque le projet Northern Pass a été retenu par le Massachusetts.

En fait, cette ligne de transport pilotée par la société d’État et son partenaire américain Eversource a été l’unique proposition retenue jeudi par l’État de la Nouvelle-Angleterre parmi la quarantaine de soumissions présentées l’an dernier.

Ce contrat de 20 ans, qui devrait être signé à la fin mars au terme d’une période de négociations, permettra à Hydro-Québec d’exporter annuellement jusqu’à 9,45 térawattheures d’hydroélectricité à destination du Massachussetts. Le tracé de 309 kilomètres au total (dont environ 80 kilomètres au Québec) du Northern Pass doit relier le poste des Cantons, situé à Val-Joli, et le poste de Franklin, dans le sud du New Hampshire.

Pour le porte-parole de la société d’État, Serge Abergel, il s’agit d’une entente «historique» et la plus importante jamais signée en ce qui a trait aux exportations.

«C’est la reconnaissance des avantages de notre énergie, tant au niveau de la fiabilité, du produit ainsi que de sa qualité», a-t-il expliqué au cours d’un entretien téléphonique.

Hydro-Québec n’a pas voulu chiffrer les revenus qui découleront de ce contrat, mais selon les prix moyens à l’exportation de 2016, cette entente de 20 ans pourrait représenter des recettes frôlant les 10 milliards $.

«Il y avait plusieurs options sur la table mais cette proposition (du Northern Pass) s’est démarquée», a expliqué la commissaire du département des Ressources naturelles du Massachusetts, Judith Judson, au cours d’une conférence téléphonique.

Elle a ajouté que les responsables du projet avaient conclu qu’il offrait la «plus grande valeur» aux contribuables. Une fois complété, le Northern Pass devrait acheminer environ 17 pour cent de l’électricité consommée par l’État.

Eversource s’est également félicitée de la décision du Massachusetts, expliquant, par voie de communiqué, que l’entente de 20 ans allait offrir une stabilité des prix de l’énergie aux consommateurs.

En décrochant un contrat d’exportation de cette envergure, Hydro-Québec devrait être mieux outillée pour doubler son chiffre d’affaires à environ 27 milliards $ d’ici 2030. En 2016, 24,1 des 32,6 TwH exportés par la société d’État étaient destinés au marché américain.

L’an dernier, les exportations ont représenté 803 millions $ du bénéfice net de 2,86 milliards $ généré par Hydro-Québec. La Nouvelle-Angleterre représente la moitié du marché d’exportations de la société.

Multiples scénarios

La partie québécoise du projet Northern Pass — dont la mise en service est prévue en 2020 — est évaluée à près de 620 millions $, une facture qui devrait grimper d’environ 60 millions $ en raison de l’enfouissement d’une partie de la ligne de transport. En tenant compte de la partie américaine, la facture grimpe à 2,1 milliards $.

Aux États-Unis, une autorisation est toujours attendue au New Hampshire, alors qu’au pays, l’Office national de l’énergie doit donner son feu vert au projet. Au Québec, toutes les autorisations nécessaires ont été obtenues auprès du gouvernement Couillard.

Dans l’espoir de convaincre les autorités du Massachusetts, Hydro-Québec avait soumis six propositions différentes et misé sur trois lignes distinctes d’interconnexion — au Vermont, au Maine ainsi qu’au New Hampshire.

Certains scénarios proposaient un approvisionnement grâce à une combinaison d’énergie hydroélectrique et éolienne, ce qui avait incité Énergir — anciennement Gaz Métro — et Boralex à tabler sur une quatrième phase aux parcs éoliens de la Seigneurie de Beaupré.

«Nous continuons de croire que les qualités et la stabilité d’approvisionnement assurées par la combinaison éolien-hydroélectricité est un produit recherché et nous resterons à l’affût des opportunités de développement», a souligné une porte-parole de Boralex, Lauriane Déry, par courriel.

M. Abergel a indiqué qu’il était trop tôt pour savoir ce qu’il adviendrait des autres scénarios soumis au Massachusetts.

«Nous allons procéder à une évaluation de l’ensemble du dossier afin de vérifier si certains de ces projets représentent toujours des occasions intéressantes», a-t-il dit.

Hydro-Québec a maintenant les yeux tournés vers l’État de New York, où elle a répondu en septembre à un appel de propositions de la New York Power Authority (NYPA), qui prévoit l’achat d’au moins 1 térawattheure. Deux scénarios ont été proposés. Une réponse est attendue au printemps, selon M. Abergel.

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