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Marijuana: pressions pour des mesures d’amnistie

Lawyer Anthony Morgan poses for a photo in Toronto on Thursday February 1, 2018. At Anthony Morgan's office, the calls keep coming: parents of young black men hoping their son's marijuana possession charge will be wiped clean when the country legalizes the drug this year.THE CANADIAN PRESS/ Frank Gunn Photo: THE CANADIAN PRESS
Jordan Press - La Presse Canadienne

OTTAWA — Au cabinet juridique d’Anthony Morgan, les appels se multiplient de la part de parents de jeunes hommes noirs espérant voir l’accusation de possession de marijuana pesant sur leur fils être éliminée après la légalisation de la substance plus tard cette année.

Le gouvernement libéral fédéral a évoqué une amnistie pour des crimes passés reliés à la marijuana, mais n’agira probablement pas avant la mise en vigueur du nouveau cadre de légalisation du cannabis cet été.

Pour des résidants noirs à travers le pays, cela tarde trop — et des avocats frustrés à Toronto envisagent désormais de mettre de la pression en intentant une action collective en justice.

«Il y a des avocats qui se rassemblent pour envisager cela comme une option si le gouvernement est lent à agir», a affirmé M. Morgan, un avocat pour Falconers à Toronto.

«Ils (les libéraux) devront répondre — et c’est probablement mieux qu’ils répondent à l’interne et de manière proactive, plutôt qu’en mode réaction en étant accaparés par des litiges pour faire avancer les choses», a-t-il fait valoir.

Pour des communautés noires au Canada, l’amnistie marquerait finalement une rupture avec l’histoire trouble avec la marijuana — une histoire enveloppée dans l’ostracisme, les stéréotypes et la honte qui ont donné le sentiment à certains d’être tenus à l’écart du débat fédéral sur le cannabis. M. Morgan a récemment fait écho à ces sentiments dans une analyse publiée dans le magazine Policy Options.

Les personnes noires comptent pour 8,6 pour cent des détenus fédéraux, bien qu’elles constituent 3,5 pour cent de la population générale. En 2014, parmi près de 2200 détenus fédéraux accusés de crimes reliés à la drogue, 12 pour cent étaient noirs, a souligné Robyn Maynard, auteure du livre «Policing Black Lives».

Des statistiques montrent que les personnes noires ne sont pas plus adeptes de l’usage de drogues que les autres tranches de la population. Une étude de 2002 a montré que les jeunes noirs à Toronto avaient moins tendance à consommer de la marijuana que leurs pairs blancs.

Mme Maynard, une militante et chercheuse montréalaise, associe la disparité raciale dans les accusations reliées à la drogue à une impression de longue date ayant relié historiquement l’usage de drogues aux communautés noires — particulièrement durant les «guerres à la drogue» des années 1980 et 1990.

Le stéréotype en ayant émané est celui d’hommes noirs comme trafiquants de drogue et de femmes noires comme étant leurs coursières.

Ce stéréotype, M. Morgan a dit l’avoir ressenti dès l’école secondaire. Il s’est revu adolescent, à un arrêt d’autobus, avec des personnes inconnues lui demandant pour de la marijuana.

«Si vous parlez à un certain nombre d’hommes noirs, vous allez voir que cela est assez courant», a-t-il soutenu.

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