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Infirmières: la FIQ repart satisfaite

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot

QUÉBEC — La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) dit avoir reçu des engagements de la part du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, en vue de régler le problème de la surcharge de travail des infirmières.

Après une rencontre de deux heures avec le ministre, mardi en fin de journée, la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, s’est montrée satisfaite de l’ouverture manifestée par M. Barrette, à propos du litige sur le temps supplémentaire obligatoire et le ratio jugé trop élevé du nombre de patients sous la responsabilité de chaque infirmière durant un quart de travail.

Les deux parties ont convenu de se revoir dans deux semaines pour faire le point sur l’évolution du dossier.

La FIQ s’attend à court terme à l’ouverture de nombreux postes à temps complet, notamment.

Selon Mme Bédard, le ministre comprend la nature et l’ampleur du problème et s’est engagé à accélérer les choses, de manière à mettre en vigueur les lettres d’ententes signées entre les deux parties il y a deux ans.

«L’engagement que j’ai compris du ministre aujourd’hui, c’était qu’il allait faire en sorte que les choses allaient s’activer et qu’on devait avoir des résultats rapides», a commenté Mme Bédard, lors d’une mêlée de presse après la rencontre. Elle s’est montrée convaincue que les choses allaient changer.

Le ministre a aussi pris l’engagement de tout mettre en oeuvre pour que le ratio patients-infirmière corresponde dorénavant «aux besoins des patients», a ajouté Mme Bédard, laissant entendre que le ratio serait revu à la baisse, nécessitant l’embauche d’un grand nombre d’infirmières.

Elle s’attend également à des gestes concrets de la part de Québec pour limiter le temps supplémentaire obligatoire.

Le ministre Barrette s’est montré pour sa part plus évasif, refusant d’entrer dans les détails de la discussion et de ses conclusions.

«Je prends un certain nombre de choses en mains d’ici deux semaines», a-t-il commenté à son tour, en point de presse après la rencontre qualifiée de «cordiale».

Sur le fond des revendications, le ministre a dit que les infirmières avaient raison. «On s’entend sur la destination», a-t-il dit.

Toute la journée, les partis d’opposition avaient accentué la pression sur le gouvernement Couillard, mardi, pour qu’il s’attaque rapidement et avec vigueur au problème de surcharge de travail des infirmières.

En ce jour de rentrée parlementaire, les conditions de travail des infirmières ont retenu l’attention des partis d’opposition, qui ont tous demandé des comptes au ministre Barrette et au premier ministre Philippe Couillard, jugés conjointement responsables de la situation difficile vécue par les infirmières, qui se plaignent du temps supplémentaire obligatoire à effectuer fréquemment et du ratio trop élevé du nombre de patients dont chacune d’elles a la responsabilité durant un quart de travail.

Malgré les critiques, fusant de toutes parts, le premier ministre Couillard n’a pas hésité à se porter à la défense de son ministre de la Santé, un homme doté d’une grande «force de caractère», ayant su «bousculer certains lobbys» pour assurer le mieux-être des patients.

Il n’est donc pas question de le retirer de ses fonctions, malgré son côté «parfois abrasif» et la grogne ambiante, a commenté le premier ministre lors d’une mêlée de presse, en marge d’une rencontre de son caucus.

Il a réaffirmé que les infirmières devaient occuper les postes à temps complet présentement vacants pour mettre fin à la crise. Les infirmières boudent ces postes, de crainte d’être obligées de multiplier les quarts de travail supplémentaire obligatoire.

Lors d’une mêlée de presse sur l’heure du midi, le ministre Barrette s’est montré conciliant et ouvert à la discussion.

«Les infirmières ont des revendications légitimes», a-t-il reconnu, en ajoutant que «la question des ratios doit être revisitée et mise à jour».

Selon le dernier sondage Ipsos, rendu public mardi, les Québécois sont d’avis à 70 pour cent que le système de santé s’est détérioré depuis l’élection du gouvernement Couillard.

Par la voix de la vice-cheffe du parti, Véronique Hivon, et la porte-parole en santé, Diane Lamarre, l’opposition péquiste a réclamé un investissement massif et immédiat de quelques dizaines de millions de dollars dans le réseau pour dénouer la crise. Le PQ demande au gouvernement de réclamer aux gestionnaires du réseau de la santé de préciser les besoins en termes de nombre de postes d’infirmières et d’infirmières auxiliaires à combler, pour aussitôt débloquer les fonds nécessaires.

Il y aurait actuellement 3000 infirmières disponibles pour 800 postes à combler, selon les calculs du PQ.

Québec «doit envoyer dès maintenant un signal clair aux dirigeants» d’établissements de santé, a fait valoir Mme Hivon.

«Combien de temps encore» les infirmières vont-elles pouvoir tenir le réseau «à bout de bras»?, s’est-elle interrogée.

Le chef caquiste, François Legault, demande de son côté au ministre Barrette de commander aux cadres du réseau une meilleure gestion des horaires de travail des infirmières, et il demande au gouvernement de déléguer davantage d’actes aux infirmières.

Le porte-parole de Québec solidaire, le député de Mercier Amir Khadir, a dénoncé pour sa part l’incurie gouvernementale dans sa relation avec les infirmières. Il critique la gestion autoritaire du ministre Barrette et le climat actuel de harcèlement psychologique, qui entraînent selon lui un problème d’attraction et de rétention des infirmières dans le réseau.

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