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Le PQ se questionne sur l'UPAC

Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) a dénoncé, mercredi, l’empressement des libéraux de Philippe Couillard d’adopter le projet de loi 107, qui donne plus de pouvoirs à l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

La pièce législative a franchi une des dernières étapes du processus d’adoption, mardi, à l’ouverture de la session parlementaire.

Selon le porte-parole du PQ en matière de sécurité publique, Stéphane Bergeron, vouloir adopter le délicat projet de loi 107 sans l’aval des oppositions, et «dans ce climat de doute» entourant l’unité d’enquête, «soulève énormément de questions».

Le PQ se demande entre autres pourquoi le gouvernement a présenté cette semaine un rapport incomplet sur le climat de travail toxique à l’UPAC.

Une spécialiste des ressources humaines de la Sûreté du Québec (SQ) a fait état dans ce rapport d’un climat de méfiance, de favoritisme, de jalousie et de rivalité. M. Bergeron a affirmé qu’une source lui a confié que des informations du rapport sont demeurées cachées.

Par ailleurs, le PQ s’interroge sur le maintien en poste du commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière, qui «a manifesté davantage d’empressement à se protéger lui qu’à lutter contre la corruption».

«Est-ce que c’est parce que Robert Lafrenière détient des informations sur le Parti libéral et on craint de voir ces informations sortir?» s’est demandé M. Bergeron.

«Ce que nous savons, c’est que l’UPAC a investigué sur le Parti libéral et là on veut accorder davantage de pouvoirs à l’UPAC, pourquoi, on ne le sait pas, pourquoi c’est si urgent, pourquoi on est prêt à le faire sans l’opposition, on ne le sait pas», a-t-il poursuivi.

Mercredi, le porte-parole de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière de justice, Simon Jolin-Barrette, et le député solidaire Gabriel Nadeau-Dubois ont abondé dans le même sens, ce dernier qualifiant l’UPAC de «complètement dysfonctionnelle».

L’adoption précipitée du projet de loi 107 par les libéraux «entacherait» la confiance des Québécois dans leurs institutions, selon Québec solidaire.

Face à ce tir groupé des oppositions, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a réagi en affirmant que les accusations à peine voilées de chantage sont «totalement gratuites».

«Ils en profitent pour beurrer épais, a-t-il dit. Pourquoi ils se livrent à de tels dérapages verbaux alors qu’ils pourraient simplement dire: nous, on aurait préféré que le projet de loi soit de telle façon.»

Le projet de loi 107 est essentiel, a pour sa part déclaré le premier ministre Philippe Couillard, car il prévoit la formation d’un comité de surveillance pour l’UPAC, dont les membres seront nommés aux deux tiers par l’Assemblée nationale. Le comité devra faire rapport régulièrement aux parlementaires.

«Le projet de loi, véritablement, il faut qu’il soit adopté», a insisté le premier ministre.

La pièce législative prévoit notamment élargir le mandat et les pouvoirs de l’UPAC, conformément aux voeux exprimés par M. Lafrenière, qui souhaite faire de l’unité qu’il dirige un véritable corps policier indépendant de la Sûreté du Québec.

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