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PQ: le chef de l’aile jeunesse dans l’embarras

Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le président du Comité national des jeunes du Parti québécois travaille aux ressources humaines pour une entreprise impliquée dans un des plus longs conflits de travail au Québec.

Marc-André Bouvette est employé de Delastek depuis environ un an, a confirmé le porte-parole du PQ, Yanick Grégoire. Le parti a senti le besoin d’émettre une déclaration officielle pour clarifier la situation, le jour même où des élus du parti allaient appuyer les travailleurs en lock-out de l’aluminerie ABI.

Une cinquantaine de syndiqués de Delastek _ une entreprise de Shawinigan spécialisée en cabines de pilotage _ sont en grève depuis le 1er avril 2015.

Dans son programme adopté au congrès de septembre 2017, le PQ a pris des positions claires en faveur du syndicalisme, notamment le renforcement des dispositions anti-briseurs de grève, une loi cadre pour les regroupements de travailleurs autonomes, ainsi que des mesures contre les délocalisations et les fermetures qui visent à empêcher l’exercice du droit à la syndicalisation.

Contacté par La Presse canadienne chez son employeur mercredi après-midi, M. Bouvette n’a pas voulu expliquer comment il conciliait sa situation avec les positions social-démocrates de son parti et a coupé court à l’entretien.

«Le conflit est davantage vers une fin», a-t-il dit, en précisant toutefois qu’il n’était pas porte-parole de l’entreprise.

«J’aurais tendance à rediriger votre appel vers notre attaché de presse. On pourrait prévoir un meilleur forum que celui-là pour la poursuite des questions.»

L’attaché de presse du PQ, Yanick Grégoire, a émis plus tard en journée par courriel une déclaration du dirigeant de son aile jeunesse: «J’ai amorcé un stage et ensuite une relation professionnelle avec Delastek il y a environ un an, soit après le début du conflit, peut-on lire. Depuis, à titre de coordonnateur des ressources humaines, j’oeuvre, entre autres fonctions, à une résolution du conflit à la satisfaction de toutes les parties. Il s’agit là de l’exercice de ma profession, et non pas de mes implications politiques. À titre de président de l’aile jeunesse du Parti québécois, j’adhère aux valeurs et à la vision du Comité national des jeunes et du programme du Parti québécois.»

Incidemment, plus tôt mercredi, le porte-parole en matière de travail du PQ, le député de Beauharnois, Guy Leclair, est sorti donner son appui aux travailleurs en lock-out de l’aluminerie ABI de Bécancour, qui manifestaient devant l’Assemblée nationale. Les lockoutés d’ABI devaient aussi rencontrer le chef Jean-François Lisée.

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion de Québec solidaire reconnaissant les «impacts négatifs» du conflit de travail d’ABI et demandant aux parties de reprendre les négociations.

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