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Trump évoque une taxe sur les importations

Carolyn Kaster / The Associated Press Photo: Carolyn Kaster
Alexander Panetta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Le président américain Donald Trump se plaint des pratiques commerciales du Canada et menace d’établir une taxe sur les importations internationales, ravivant les craintes qu’il puisse imposer de nouveaux tarifs douaniers.

M. Trump a fait ces remarques lundi, à la Maison-Blanche, où il dévoilait un plan sur les infrastructures. Lors d’une longue séance avec les journalistes, il a déploré le comportement de pays considérés comme des alliés des États-Unis.

Et il a mentionné directement le Canada.

«Le Canada ne nous traite pas bien pour ce qui est de l’agriculture et du trafic frontalier», a-t-il déclaré, selon le récit des journalistes qui étaient présents à la rencontre.

«Les autres pays ne peuvent pas continuer à profiter de nous.»

On ne sait pas exactement à quoi il faisait référence, mais M. Trump s’est déjà plaint par le passé du contrôle des produits laitiers et du commerce du bois d’oeuvre.

L’administration Trump a aussi exprimé sa colère face à la plainte déposée par le Canada à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester les droits compensateurs imposés par les États-Unis.

La Maison-Blanche a pendant ce temps tenté de minimiser la menace de Donald Trump, lundi, et plusieurs médias américains ont signalé qu’une annonce n’était pas imminente.

Le président américain a promis de clarifier sa pensée sur l’idée d’une nouvelle taxe, aussi tôt que cette semaine.

«Nous allons faire payer les autres pays à l’extérieur de notre pays — des pays qui profitent des États-Unis», a-t-il soutenu.

«Certains d’entre eux sont de soi-disant alliés, mais ils ne sont pas des alliés sur le commerce (…) Alors nous ferons une taxe sur les échanges et vous en entendrez parler pendant la semaine et dans les prochains mois.»

Difficile de savoir pour l’instant à quel type de taxe il fait référence. Plus tôt cette année, l’administration a abandonné l’idée d’une taxe d’ajustement aux frontières qui était incluse dans une ancienne version de sa réforme fiscale. Cette mesure a finalement été mise de côté en raison de l’opposition des élus du Congrès.

Situation complexe des tarifs

Les propos du président sont difficiles à comprendre pour plusieurs raisons.

D’abord, c’est le Congrès qui fixe les taxes, et non le président. Et les élus de la Chambre des représentants et du Sénat, qui viennent d’adopter une réforme majeure de l’administration Trump, ont démontré peu d’appétit pour hausser les taxes.

Ensuite, les tarifs douaniers, eux, sont négociés devant l’OMC.

Finalement, cette idée du président n’était même pas mentionnée dans la proposition de budget de la Maison-Blanche pour l’année 2018, qui a été rendue publique lundi.

Plusieurs spécialistes du commerce étaient aussi perplexes relativement à la menace du président.

Dan Ikenson, de l’Institut Cato, croit que l’unique geste que M. Trump pourrait poser violerait les lois sur le commerce international — ce qui serait en lien avec une mesure de rétorsion présente dans une loi américaine datant de 1974.

«Il pourrait peut-être évoquer la section 301 (de la Loi sur le commerce de 1974) et menacer d’imposer des taxes pour atténuer, compenser ou annuler des pratiques étrangères qu’il juge injustes», a-t-il expliqué.

«Cela pourrait être jugé valable aux États-Unis, mais pas à l’OMC.»

L’exemple des motos

L’indice le plus précis qu’a offert Donald Trump portait sur les motocyclettes.

Il s’est plaint que les États-Unis importent des produits sans frais, alors que les autres pays font payer des tarifs de plus de 50 pour cent sur les mêmes articles.

«Harley-Davidson. Ils sont traités très injustement par divers pays. Vous savez à quel pays je fais référence», a-t-il déclaré.

En fait, ces tarifs sur les motocyclettes sont les plus élevés en Asie, et ils n’existent pas en Amérique du Nord.

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