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Environnement: des scientifiques écrivent à Trudeau

Prime Minister Justin Trudeau responds to a question during the closing news conference at the World Economic Forum Thursday, January 25, 2018 in Davos, Switzerland. THE CANADIAN PRESS/Paul Chiasson Photo: THE CANADIAN PRESS
Mia Rabson, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999 est désuète, constatent des scientifiques, qui exhortent le gouvernement Trudeau à la réviser pour qu’elle limite davantage la propagation de substances toxiques, qui sont à l’origine de nombreux problèmes de santé.

Lorsque le fils de Miriam Diamond était un gymnaste de compétition, elle avait tenté de réclamer l’élimination des retardateurs de flammes toxiques présents dans les blocs de mousse et les matelas auxquels son enfant était exposé pendant 20 heures ou plus chaque semaine.

Mme Diamond, une professeure de sciences de la Terre à l’Université de Toronto, a pu démontrer que la concentration de produits chimiques dans l’air et dans la poussière du gymnase était 20 fois plus élevée que dans une résidence normale. L’Europe et les États-Unis ont reconnu que ces produits chimiques étaient toxiques. Mais pas le Canada.

C’est pourquoi Mme Diamond a signé la lettre ouverte qui a été envoyée au premier ministre Justin Trudeau lundi pour l’encourager à modifier la Loi sur la protection de l’environnement, qui pourrait obliger les entreprises à démontrer que leurs produits sont sûrs avant qu’ils arrivent sur le marché.

En ce moment, les produits chimiques peuvent être approuvés sur la base de données peu convaincantes et parfois incomplètes fournies par le manufacturier, selon elle.

La lettre a été signée par plus de 540 scientifiques et médecins de partout au Canada, et indique à M. Trudeau qu’il s’agit «de l’occasion d’une génération» pour «freiner la pollution, sauver des vies, protéger l’environnement, stimuler l’économie et améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens».

«Le Canada est aux prises avec un grave problème de pollution qui constitue une menace tant pour la santé humaine que pour la qualité de notre environnement», indiquent les scientifiques.

La loi, appelée communément LCPE, doit être révisée chaque cinq ans. La dernière fois, c’était en 2016, alors que le comité permanent de l’environnement de la Chambre des communes avait étudié la loi. L’an dernier, il avait fait 87 recommandations à la ministre de l’Environnement, Catherine McKenna, qui prévoyait prendre des décisions d’ici juin.

Plusieurs revendications

Les scientifiques demandent au gouvernement de se concentrer sur les plus importantes recommandations, dont celle d’interdire des substances qui sont «extrêmement préoccupantes», sauf si l’entreprise prouve qu’elles pourraient être utilisées de façon sécuritaire dans certaines circonstances.

Ils veulent aussi que l’évaluation des risques dans la loi tienne compte «de leurs effets combinés, cumulatifs et synergiques».

Les signataires réclament aussi des normes nationales sur la qualité de l’air qui seraient «juridiquement contraignantes et exécutoires».

«Le Canada est le seul pays industrialisé de l’Occident qui n’est doté d’aucune norme nationale de la qualité de l’air qui soit juridiquement contraignante et exécutoire», soulignent-ils.

L’Association canadienne de santé publique, l’un des signataires de la lettre, a souligné qu’on ne «pouvait plus ignorer les coûts de santé publique, environnementaux et économiques découlant de l’exposition à des polluants nocifs.»

«Le gouvernement fédéral s’est clairement engagé à s’attaquer à la pollution et à protéger les collectivités vulnérables, et la présentation d’un projet de loi visant à modifier la LCPE avant le printemps prochain concrétisera son engagement», a déclaré dans un communiqué Ian Culbert, de l’Association canadienne de santé publique.

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