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Parcs Canada veut exhumer l’histoire de l’expédition Franklin grâce aux inuits

Levi Garber - La Presse Canadienne

OTTAWA — Parcs Canada lance au Nunavut un nouveau projet pour recueillir les témoignages d’aînés inuits concernant l’expédition Franklin en 1845.

L’agence fédérale cherche un entrepreneur qui sera en mesure de «mener un projet de recherche bibliographique, de documents d’archives et sur l’histoire orale traitant de l’histoire orale inuite», ainsi que d’enregistrer les témoignages d’aînés inuits qui auraient des connaissances historiques des sites où ont fait naufrage les navires HMS Erebus et HMS Terror.

Les deux navires faisaient partie de l’expédition de Sir John Franklin, en 1845, pour trouver le passage du Nord-Ouest. Leur disparition demeure inexpliquée et les 129 membres d’équipage n’ont jamais été revus.

La ministre de l’Environnement Catherine McKenna, qui est aussi responsable de Parcs Canada, a souligné le rôle crucial joué par la tradition orale inuite lors des fouilles pour trouver les deux épaves.

«Dans ce cas-ci, nous savons que le savoir des Inuits a aidé à trouver les navires», a-t-elle rappelé.

Elle a ajouté qu’il est important que l’implication des Inuits se poursuive, aussi bien pour leur bien que pour celui du Canada.

«Je pense qu’on a accordé beaucoup d’attention aux explorateurs européens, a-t-elle dit. Le temps est peut-être venu d’accorder plus de place aux Inuits.»

Des archéologues de Parcs Canada ont repéré l’épave du HMS Erebus au large de l’île King William en 2014, notamment grâce au savoir inuit transmis oralement de génération en génération. Le HMS Terror a été retrouvé au fond de la baie du même nom deux ans plus tard et quelque 100 kilomètres plus loin.

Les responsables du nouveau projet espèrent que le savoir des aînés inuits permettra de colmater les brèches laissées par les recherches contemporaines au sujet des deux épaves.

La responsable des sites historiques des deux épaves, Tamara Tarasoff, a dit espérer que le nouveau projet sera couronné de succès.

«Maintenant que nous avons trouvé les épaves, le moment est venu de poursuivre nos recherches concernant la tradition orale, a-t-elle expliqué. Ça pourra être de nouvelles histoires, de nouvelles observations ou de nouvelles informations que nous recueillerons (auprès) (…) des Inuits de l’île King William.»

Parcs Canada espère filmer et enregistrer les témoignages. Il souhaite aussi publier un livre qui contiendra une centaine de photos du site, notamment des photos d’archives.

Louie Kamookak, un historien inuit de premier plan lors des travaux ont aidé à trouver l’Erebus, s’est dit encouragé par le projet.

«Les nouvelles générations d’aujourd’hui se sont éloignées de l’histoire orale des Inuits, a-t-il déploré par voie de courriel. Utiliser la technologie d’aujourd’hui pour préserver l’histoire orale inuite est la seule manière de transmettre les histoires, le savoir et la culture (…) de nos ancêtres exceptionnels, qui ont choisi de vivre là où personne d’autre ne choisissait de vivre.»

Parcs Canada accepte les soumissions jusqu’au 27 mars.

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Sur internet:

https://achatsetventes.gc.ca/donnees-sur-l-approvisionnement/appels-d-offres/PW-18-00815812

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