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Hélicos: contrat avec Manille formellement résilié

Philippine President Rodrigo Duterte jokes while addressing Filipino Overseas Workers who were repatriated from Kuwait Tuesday, Feb. 13, 2018 at the Ninoy Aquino International Airport in suburban Pasay city southeast of Manila, Philippines. Human rights groups condemned the Philippine president Tuesday for his remarks about troops shooting female communist rebels in the genitals to render them "useless," which they said can encourage sexual violence and war crimes. The left-wing group Karapatan said President Rodrigo Duterte "has distinguished himself as a frothing-in-the-mouth fascist who incites the worst violations of international humanitarian law." (AP Photo/Bullit Marquez) Photo: AP
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les appareils de Bell Helicopter ne voleront officiellement pas dans le ciel des Philippines. Le gouvernement de Rodrigo Duterte a donné une «notification formelle» qu’il annulait le contrat d’achat des hélicoptères, a annoncé mardi le gouvernement fédéral.

Même si Manille a déchiré l’entente, Ottawa demeure convaincu que demander un nouvel examen de l’accord était «la bonne chose à faire», a argué le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne.

Les récentes «déclarations troublantes» sur l’utilisation finale de ces appareils qui devaient être assemblés dans une usine de Mirabel le justifiaient, a-t-il fait valoir dans le foyer de la Chambre, avant la période des questions.

«Les droits humains, les droits de la personne, font partie intégrante, évidemment, de notre politique étrangère et de notre politique commerciale», a dit le ministre Champagne lors d’une brève mêlée de presse.

Il a profité de l’occasion pour mentionner qu’il avait nommé lundi Doug Harrison au poste de président pour le conseil d’administration de la Corporation commerciale canadienne (CCC), dont le mandat inclut la facilitation d’exportations canadiennes à l’étranger.

Le ministre Champagne a précisé que ce nouveau président — dont l’arrivée n’a pas de lien avec les événements des derniers jours, selon son bureau — aurait notamment comme mandat «de diversifier notre portfolio et d’avoir moins d’impact au niveau du secteur de la défense».

Il a ensuite fait part de son intention de s’entretenir «dans les prochains jours» avec les dirigeants de Bell Helicopter à Mirabel afin de comprendre les impacts potentiels de la résiliation du contrat sur l’entreprise et ses employés.

Le président philippin Rodrigo Duterte avait été agacé par la décision du Canada d’ordonner un nouvel examen de la transaction conclue en 2012.

Vendredi dernier, il a demandé à l’armée de déchirer l’entente et de s’approvisionner ailleurs à l’avenir, car avec les États-Unis ou le Canada, «il y a toujours une condition rattachée».

Il a par le fait même confirmé, lors d’une conférence de presse télévisée, à quel dessein Manille avait passé une commande en vue de la livraison de 16 appareils Bell 412EPI.

«J’achète des hélicoptères parce que je veux les achever», a-t-il lâché en faisant référence aux rebelles musulmans et terroristes du sud du pays.

Le régime de Rodrigo Duterte, qui s’est déjà vanté d’avoir personnellement largué un homme du haut d’un hélicoptère, est accusé de se livrer à de multiples violations des droits humains.

La valeur de la commande des Philippines s’élevait à environ 235 millions $ US. Les hélicoptères devaient être assemblés à l’usine de Mirabel, qui emploie 900 personnes.

L’entreprise Bell Helicopter n’avait pas encore fourni de réaction ou confirmé que le contrat avait bel et bien été rompu au moment de publier ces lignes, mardi. Selon les informations de La Presse canadienne, l’annulation du contrat n’aurait pas d’impact sur les emplois.

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