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Patrick Brown met ses «accusatrices» au défi

Shawn Jeffords et Paola Loriggio, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Patrick Brown met au défi les femmes qui ont formulé contre lui des allégations d’inconduite ou d’agression sexuelle de porter plainte à la police.

Dans une longue déclaration publiée mercredi sur sa page Facebook, le chef démissionnaire du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario accuse aussi le réseau CTV de diffamation pour avoir relayé les allégations des deux femmes non identifiées.

Ces deux femmes soutiennent que M. Brown a posé des gestes criminels ou inappropriés alors qu’il était député fédéral. Ces allégations n’ont pas été confirmées par La Presse canadienne ni examinées par un tribunal.

À la fin de janvier, CTV a rapporté qu’une femme, aujourd’hui âgée de 29 ans, soutenait que M. Brown lui avait demandé une fellation alors qu’elle était encore mineure et qu’elle avait trop bu. Selon CTV, une autre femme, qui était à l’époque étudiante à l’université et travaillait dans le bureau de circonscription du député fédéral, soutient que M. Brown l’avait agressée sexuellement chez lui.

Mardi soir, CTV a indiqué que la première femme n’était pas mineure au moment des faits allégués. La femme estime toutefois que cette clarification ne change rien à la nature profonde des gestes reprochés à M. Brown.

Patrick Brown, lui, y voit un changement énorme dans le récit de cette femme.

«Voici ce que j’ai à dire à CTV News: vous avez menti, vous avez sali ma réputation», écrit M. Brown. «Et voici ce que j’ai à dire à mes accusatrices — les deux: si vous maintenez sincèrement ce que vous avez allégué, je vous exhorte à contacter la police de Barrie afin qu’elle porte des accusations.»

CTV et les femmes persistent

CTV News rejette les allégations de Patrick Brown concernant ses reportages. «Ses attaques portées contre nos pratiques journalistiques sont fausses (…) et sans fondement», a indiqué Matthew Garrow, directeur des communications. «CTV News réitère sa question à Patrick Brown: croit-il que ces deux femmes ont menti? Il n’y a toujours pas répondu.»

Les deux femmes ont aussi soutenu qu’elles maintiennent toujours leurs allégations, même si la première en a modifié un peu la chronologie. Son avocat a expliqué à CTV qu’il n’est pas rare que des «détails secondaires» deviennent plus flous avec le temps. David Butt soutient que l’on ne devrait pas pour autant jeter le blâme sur les plaignantes, qui doivent parfois attendre des années avant de trouver le courage de dénoncer leur agresseur.

Depuis le début de cette affaire, fin janvier, le chef démissionnaire des conservateurs ontariens clame son innocence et souhaite se défendre. Sur sa page Facebook, en fin de semaine dernière, il soutenait que des incohérences dans les allégations prouvent qu’elles ne sont pas fondées.

La première femme a soutenu que les incidents s’étaient déroulés dans la chambre à coucher de M. Brown, la porte fermée. Or, l’ex-député fédéral soutient qu’il vivait à cette époque dans un loft et qu’il n’y avait pas de porte à sa chambre. Pour ce qui est de la deuxième série d’allégations, il soutient que c’est la femme qui avait tenté de l’embrasser, pendant que sa compagne du moment se trouvait dans une autre pièce.

Il soutient aussi que les deux femmes connaissent des journalistes de CTV, et que le réseau a ignoré le récit d’un témoin qui venait contredire l’une des deux allégations.

M. Brown a démissionné quelques heures après la publication des allégations, en pleine nuit le 25 janvier, à moins de cinq mois des élections générales du 7 juin en Ontario. Une campagne à la direction du parti a été rapidement déclenchée pour le remplacer à la tête des progressistes-conservateurs.

La course met actuellement aux prises l’ancien conseiller municipal de Toronto Doug Ford (frère de l’ex-maire Rob Ford), l’ex-députée provinciale Christine Elliott (veuve de l’ancien ministre fédéral Jim Flaherty), l’avocate torontoise Caroline Mulroney (fille de l’ex-premier ministre Brian Mulroney), et Tanya Granic Allen, qui milite pour un plus grand contrôle des parents dans le système d’éducation. Les résultats du vote en ligne seront annoncés le 10 mars.

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