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Congrès du NPD sous le signe de l'unité

Jagmeet Singh celebrates with supporters after winning the first ballot in the NDP leadership race to be elected the leader of the federal New Democrats in Toronto on Sunday, October 1, 2017. THE CANADIAN PRESS/Chris Young Photo: THE CANADIAN PRESS
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les militants néo-démocrates sont sortis unis de leur congrès dimanche, mais à moins de deux ans des prochaines élections fédérales, de nombreux défis attendent le parti.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, s’est réjoui en entrevue à La Presse canadienne que l’événement ait attiré un nombre inégalé de délégués, dont une majorité de jeunes et de militants de diverses origines ethniques. Il y voit un signe d’enthousiasme.

«Ça montre un enthousiasme pour le parti, pour notre mouvement», a-t-il remarqué la voix éraillée par une longue soirée passée à faire la fête avec les délégués.

Cet enthousiasme peine toutefois à se refléter dans les sondages. Le NPD reste au troisième rang des intentions de vote loin derrière le Parti libéral et le Parti conservateur.

M. Singh, qui a obtenu la confiance de 90,7 pour cent des délégués, espère se distinguer des libéraux en s’adressant aux électeurs qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts même si l’économie canadienne fonctionne à plein régime. Il propose de lutter contre les paradis fiscaux pour financer des programmes sociaux comme l’assurance-médicament, l’assurance dentaire et des services d’optométrie assumés par l’État.

«J’ai parlé de l’importance des inégalités et un outil pour faire ça, ce sont les programmes sociaux, a-t-il expliqué. Je pense qu’on a peut-être oublié la naissance de notre système de santé. C’était vraiment pour s’attaquer aux inégalités.»

Il courtise également les électeurs québécois en insistant sur la tenue d’une éventuelle réforme constitutionnelle et sur l’application de la taxe de vente sur les géants du Web comme Netflix.

«Il faut régler le fait qu’on a des nations et une province de notre pays qui n’a pas signé la constitution, a-t-il affirmé. Ce n’est pas acceptable. J’ai voulu montrer mes valeurs, ma compréhension, ma reconnaissance de cette injustice. J’adore le Québec et je pense que c’est très important de continuer de bâtir un pays qui est vraiment inclusif.»

Il ne va toutefois pas jusqu’à s’engager à démarrer des discussions constitutionnelles si son parti venait qu’à former un gouvernement.

«C’est plutôt un enjeux symbolique de « je comprends le Québec », analyse Farouk Karim un militant de longue date et ex-attaché de presse du NPD. Donc, si je vous comprends et vous comprenez que je vous comprends, vous allez écouter ce que j’ai à dire et les autres messages vont passer également.»

Le NPD, qui veut offrir des politiques spécifiques pour le Québec, a d’ailleurs créé une cellule au dans provinces pour coordonner ses efforts en vue de la prochaine campagne électorale. En plus de la résolution sur la réforme constitutionnelle, les délégués ont adopté une résolution pour instaurer une déclaration d’impôt unique gérée par le gouvernement québécois.

Le parti devra toutefois grossir son butin de guerre en un court laps de temps. Il traîne toujours une dette de 3,8 millions $ depuis l’élection de 2015.

«Il faut vraiment se retrousser les manches, on a du pain sur la planche au Québec et partout au Canada», a reconnu le nouveau président du parti, Mathieu Vick.

«Pendant la course à la direction, on a bien vu que Jagmeet (Singh) a une capacité d’aller chercher des gens, des personnes, des communautés auxquelles on ne parlait pas dans le passé, a-t-il nuancé. Il a eu un énorme succès pour le financement et je pense que c’est quelque chose qu’on va pouvoir reproduire pour l’élection.»

Le chef du NPD est demeuré silencieux sur la division que suscite l’oléoduc Trans Mountain entre la Colombie-Britannique et l’Alberta — tous deux dirigées par des premiers ministres néo-démocrates — et a peu parlé d’environnement dans son discours samedi.

Les délégués n’ont pas non plus débattu en plénière les résolutions les plus controversées contre ce projet de pipeline ni celle pour sévir contre Israël qui avait été avancée par les Jeunes néo-démocrates du Québec.

Ils ont toutefois approuvé un certain nombre de résolutions qui cadrent avec la vision de leur chef, notamment des résolutions pour la gratuité scolaire et pour la décriminalisation de toutes les drogues.

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