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La CDPQ se défend d'avoir laissé tomber Bombardier

Michael Sabia
Michael Sabia Photo: Josie Desmarais/Métro
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) se défend d’avoir laissé tomber Bombardier dans le projet du Réseau électrique métropolitain (REM) en rappelant qu’elle avait «sauvé l’entreprise» grâce à son investissement de 1,5 milliard $ US dans la division de matériel roulant de l’entreprise en 2015.

En agissant de la sorte, le bas de laine des Québécois a démontré l’importance de son appui à l’endroit de Bombardier et de ses employés, a estimé mercredi le président et chef de la direction de l’institution, Michael Sabia, en marge du dévoilement des résultats annuels.

«Franchement, grâce à cet investissement, nous avons sauvé la société, a-t-il lancé. Nous avons démontré l’importance de notre appui pour Bombardier et tous leurs employés.»

La Caisse avait acquis 30 pour cent de Bombardier Transport en novembre 2015 quelques semaines après que le gouvernement Couillard eut injecté 1 milliard $ US dans le programme de la C Series alors que Bombardier éprouvait de sérieuses difficultés financières.

M. Sabia était interrogé sur le dossier du REM alors que la multinationale québécoise a été coiffée par un consortium formé par Alstom et SNC-Lavalin pour la fourniture de matériel roulant, ce qui soulève d’importantes inquiétudes pour les 600 employés de l’usine de Bombardier Transport située à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent.

Faute de nouvelles commandes, près de la moitié de ces travailleurs pourraient perdre leur gagne-pain dès l’automne puisque le contrat pour les 468 voitures Azur du métro de Montréal sera complété en novembre.

Il n’y avait aucune exigence de contenu local dans le cadre des appels d’offres pour le projet de train électrique évalué à 6,3 milliards $ et dans lequel la CDPQ injectera 2,95 milliards $.

Bien que la Caisse soit un investisseur de Bombardier, en tant que gestionnaire du projet du REM, la responsabilité du gestionnaire de régimes de retraite était d’avoir «le meilleur projet au meilleur prix» pour répondre aux besoins des usagers, des déposants et des citoyens, a affirmé M. Sabia.

«Avec nos deux chapeaux, je pense que nous avons démontré un appui important à une société importante, et avec notre autre responsabilité, nous avons respecté toutes les règles du processus d’appel d’offres», a analysé le dirigeant de la Caisse.

Même si Bombardier Transport a été écartée du REM, le premier ministre Philippe Couillard avait affirmé que La Pocatière ne se retrouverait pas les mains vides, faisant miroiter de nouveaux contrats en citant par exemple l’expansion du métro de Montréal et le projet de tramway à Québec.

Cela n’a toutefois pas été suffisant pour rassurer les travailleurs, élus et fournisseurs de la région de La Pocatière, qui ont exigé cette semaine une rencontre d’urgence avec M. Couillard pour faire le point.

Par ailleurs, puisque les ententes n’ont pas encore été finalisées avec les entreprises retenues pour les contrats du REM, M. Sabia a affirmé qu’il ne pouvait dire à quel endroit se fera l’assemblage des voitures. Alstom, qui exploite une usine à Sorel-Tracy, refuse également pour l’instant de dire où elle compte réaliser le travail.

Le grand patron de la Caisse a également estimé que l’une de ses meilleures décisions en 2017 était d’avoir rejeté en novembre les soumissions reçues pour le projet du REM, qualifiant ces dernières de «très problématiques».

«Nous avons été en mesure de trouver des solutions qui ont permis de sauver le projet parce que nous n’aurions pas pu aller de l’avant avec ce qui avait été reçu en novembre», a-t-il affirmé.

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