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Mis en demeure, Maxime Bernier tempère ses propos

Conservative leadership candidate Maxime Bernier speaks with the media about trade with China during a news conference Monday July 18, 2016 in Ottawa. THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld Photo: Adrian Wyld/La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Après avoir reçu une mise en demeure de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), Maxime Bernier a — légèrement — dilué ses critiques au sujet de l’organisation qu’il avait taxée de «hors-la-loi».

Dans l’espoir d’éviter une poursuite, le député conservateur a publié mercredi sur sa page Facebook et sur son site internet un message dans lequel il concède que le terme était peut-être mal choisi, sans pour autant sembler reculer sur le fond.

Le Beauceron, qui avait promis pendant sa campagne malheureuse à la chefferie conservatrice d’«abolir le cartel» de la FPAQ avait traité l’organisation de «hors-la-loi» sur Facebook, sur son site web, et dans un courriel de financement, il y a quelques jours.

L’organisation a mal digéré le choix de mots et a fait parvenir, vendredi dernier, une mise en demeure à Maxime Bernier. Dans le document, l’avocat Louis Coallier a soutenu que son intervention était «truffée d’inexactitudes et d’affirmations erronées».

Il a ajouté que les propos du député témoignaient d’un «mépris complet (…) de l’autorité des tribunaux», l’accusant d’«incite(r) pratiquement à la désobéissance civile» et qualifiant de «déplorable» sur le «plan moral» qu’il utilise la FPAQ pour «renflouer (sa) caisse électorale».

L’élu de la Beauce disposait de cinq jours pour s’excuser et retirer son affirmation «tout à fait inexacte et clairement diffamatoire», selon les termes contenus dans la mise en demeure qu’a pu consulter La Presse canadienne.

Le principal intéressé l’a fait dans les délais requis.

Il a présenté mercredi ses «excuse(s)» à la FPAQ pour avoir «laissé entendre que ses agissements sont hors-la-loi, ce qui est inexact», se disant «bien conscient», que «le pouvoir exercé est tout à fait légal et supporté par les décisions judiciaires rendues au Canada».

Et «c’est justement ça le problème», a argué Maxime Bernier.

Car si «les cartels sont normalement interdits dans la presque totalité des secteurs de l’économie», les gouvernements «ont donné le pouvoir» à la FPAQ de contrôler la production et de persécuter les producteurs qui refusent de se conformer à ses diktats», a-t-il regretté.

En juin dernier, la Cour suprême du Canada a refusé d’entendre deux contestations du modèle en place, dont celle d’Angèle Grenier, une productrice acéricole de la Beauce. Ce faisant, le plus haut tribunal au pays confirmait la validité constitutionnelle du régime de production.

C’est en se portant à la défense de l’acéricultrice de sa circonscription que Maxime Bernier a versé dans l’excès de langage que lui a par la suite reproché la FPAQ par la bouche du cabinet d’avocats qui le représente.

La mise au point du député de Beauce d’allégeance libertarienne a été jugée «adéquate en fonction de la mise en demeure qu’il a reçue», et la fédération va donc «en rester là», a réagi en entrevue téléphonique Me Coallier, mercredi après-midi.

«Il a le droit d’être en désaccord avec le fonctionnement de la gestion de l’offre au Québec; il a parfaitement le droit de critiquer (…), mais il avait franchi une ligne en nous traitant de hors-la-loi», a-t-il fait valoir.

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