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Duchesneau se dit prêt à recevoir les coups

MONTRÉAL – Parce que la Coalition avenir Québec (CAQ) se pose en champion de la lutte à la corruption, Jacques Duchesneau s’attend à ce que ses adversaires politiques aient bien fouillé dans les placards pour tenter de déstabiliser son chef au cours des débats télévisés.

En marge d’une annonce dimanche matin à Montréal sur la lutte à l’homophobie, le candidat-vedette de la CAQ dans St-Jérôme, Jacques Duchesneau, a été questionné sur les stratégies possibles des autres partis au cours des débats.

Le premier est diffusé dimanche soir par Radio-Canada et Télé-Québec, et les autres de lundi à mercredi sur les ondes de TVA.

Interrogé à savoir s’il ne craignait pas que les autres aient été incités à ouvrir tous les placards du chef caquiste pour y trouver des squelettes — en vue du débat — justement parce qu’il clame haut et fort avoir les mains propres, M. Duchesneau n’a pas hésité.

«Mais oui. Ça, faut s’y attendre».

«Soyez assurés, justement que parce la lutte à la corruption c’est l’enjeu, ou l’un des enjeux principaux de la campagne, on va tenter de trouver des lapins jusqu’à la fin».

Mais il est d’avis que les citoyens sont lassés des «pseudo-scandales» et des tentatives des partis de faire «dérailler la vérité». Les Québécois sont plus préoccupés par les vrais enjeux de la campagne, croit-il.

La CAQ ne «ratera pas une occasion de parler de corruption», a de plus assuré Jacques Duchesneau, même si le sujet s’est fait plus discret au cours des derniers jours. Surtout que le chef libéral Jean Charest évite méticuleusement d’en parler.

Quant à de possibles informations qui pourraient être déterrées et éclabousser sa propre campagne, il n’est pas inquiet.

«Je suis prêt à rouler avec les coups, un peu comme le fait un boxeur, pour le bien de la population du Québec en amenant un gouvernement de la Coalition au pouvoir le 4 septembre».

La candidate caquiste Sylvie Roy n’a pas peur non plus.

«Mais je sais que ça va arriver», a-t-elle dit au sujet de déclarations embarrassantes qui pourraient être jetées au nez de son chef lors des joutes oratoires. Une tactique habituelle en politique, croit-elle.

Mais, plus ambivalente, elle a réfléchi par la suite avant de commenter «s’il y avait eu quelque chose, ils l’auraient déjà sorti».

Pour le candidat Gérard Deltell, un ancien de l’Action démocratique du Québec (ADQ) comme Sylvie Roy, les débats télévisés ne sont pas la place de tels coups d’éclats.

Mais plusieurs se souviennent encore du «lapin» de Mario Dumont, alors chef de l’ADQ. Celui-ci avait sorti lors du débat de 2007 une note du ministère des Transport qui avait embarrassé le chef libéral Jean Charest.

Alors que la campagne de la CAQ a le vent dans les voiles, M. Deltell croit que les débats seront l’occasion de mettre encore plus son parti en valeur.

«C’est une belle occasion de démontrer que lorsque les adversaires nous attaquent, on est capables de répondre», a-t-il lancé, souriant mais l’air combatif.

Reste à savoir si François Legault sortira lui-même des lapins de son chapeau au cours des débats. M. Duchesneau a été laconique sur ce point, se contentant d’inviter en riant les gens à les écouter.

Jacques Duchesneau, Maud Cohen et Sylvie Roy, que la CAQ se plait à qualifier de «trio d’incorruptibles», ont participé dimanche au défilé de la fierté gaie. L’annonce du jour portait d’ailleurs sur l’octroi de financement récurrent pour les organismes qui luttent contre l’homophobie, afin qu’ils puissent planifier plus à long terme.

Le chef de la CAQ n’y était pas, il avait choisi de prendre congé des événements publics, comme samedi, afin de se préparer en vue des débats.

Le débat de dimanche est le premier débat des chefs de M. Legault. Au cours des derniers jours, il avait admis sentir la pression car il sait que les échanges seront déterminants dans sa tentative de séduction des électeurs.

Un vote

Alors que le chef libéral Jean Charest a lancé plus tôt cette semaine qu’«un vote pour la CAQ est un vote pour le Parti québécois (PQ)», Jacques Duchesneau lui a relancé la balle, dimanche.

Il a déclaré qu’«un vote pour le Parti libéral est un vote pour le PQ».

Les deux partis ont ainsi tous deux signalé qui était leur principale adversaire, et cible: le PQ.

Informé par La Presse Canadienne des propos de M. Duchesneau, le responsable des finances dans le gouvernement libéral, Raymond Bachand, a eu cet avertissement.

«Il y a une lutte électorale. Faut juste réfléchir aux conséquences de son vote, c’est tout», a-t-il dit le sourire narquois.

Son parti demeure le seul qui défend le fédéralisme canadien, en plus de l’emploi et de l’économie, a-t-il tenu à souligner.

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