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Vers un programme fédéral d'assurance médicaments?

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick
Jordan Press, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le gouvernement fédéral désignera un groupe de conseillers, dirigé par l’ex-ministre de la Santé de l’Ontario, pour évaluer les options de création d’un programme pancanadien d’assurance pour les médicaments d’ordonnance, et facilite déjà la couverture des coûts des produits pharmaceutiques reliés au cannabis.

Les deux mesures, tout en étant distinctes, constituent en quelque sorte un trio d’initiatives majeures sur les médicaments incluses dans le budget fédéral dévoilé mardi, la troisième étant une mesure par étape de 231 millions $ visant à s’attaquer à l’escalade de la crise des opioïdes, comportant 150 millions $ en financement d’urgence.

Au cours de la prochaine année, l’ex-ministre de la Santé de l’Ontario, Eric Hoskins, présidera un comité-conseil pour évaluer les manières de créer un programme pancanadien d’assurance médicaments — qui pourrait coûter 19 milliards $ par année, a déjà prévenu le directeur parlementaire du budget.

Environ 10 pour cent des Canadiens n’ont pas les moyens de payer leurs médicaments d’ordonnance chaque année, selon le gouvernement libéral.

En conférence de presse, mardi, avant le dévoilement du budget, le ministre des Finances, Bill Morneau, a parlé d’un «enjeu très important», disant croire qu’il était inacceptable qu’une tranche importante de la population n’ait pas accès aux produits pharmaceutiques.

M. Morneau n’a pas donné d’échéancier pour la présentation des conclusions du comité, faisant dire à certains que les libéraux prévoient faire de l’assurance médicaments un élément central de leur campagne électorale en 2019 avec notamment l’objectif de couper l’herbe sous le pied du chef néo-démocrate Jagmeet Singh.

Pas de taxe de vente sur le cannabis médicinal

Dans l’immédiat, le gouvernement libéral a indiqué qu’il n’appliquerait pas de nouvelles taxes de vente aux produits pharmaceutiques reliés au cannabis pouvant être obtenus par ordonnance.

Il n’y aura également pas de taxe de vente sur les huiles contenant de faibles quantités de THC, l’élément psychoactif principal dans la marijuana, qui sont utilisées par des enfants aux prises avec certains problèmes de santé.

De même, le gouvernement a dit avoir l’intention de se pencher sur la création d’un programme qui rembourserait rétroactivement aux patients un montant non précisé de taxes déjà payées sur des produits pharmaceutiques reliés au cannabis.

Les taxes sur la marijuana à des fins récréatives s’élèveront à 1 $ par gramme, ou dix pour cent du prix de vente, après la légalisation prévue plus tard cette année. Le gouvernement fédéral conservera jusqu’à 100 millions $ des nouveaux revenus de taxation dans le cadre d’un partage des coûts qui verra les trois quarts des revenus être alloués aux provinces et aux territoires.

L’opposition conservatrice à Ottawa estime que le gouvernement libéral agit de manière précipitée à l’égard de la marijuana à des fins récréatives, soutenant que des questions de sécurité publique demeurent en suspens.

Le budget prévoit 62,5 millions $ sur cinq ans à partir de cette année pour des programmes de sensibilisation à l’usage du cannabis, et 20 millions $ additionnels sur cinq ans pour des recherches de la Commission de la santé mentale du Canada et du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances.

Le gouvernement libéral dépensera aussi 80,5 millions $ sur cinq ans à partir de cette année pour réduire l’usage du tabac, particulièrement dans les communautés autochtones, et ajoute 1 $ à l’indexation de la taxe d’accise, ce qui fait grimper de 2,29 $ le prix d’une cartouche de 200 cigarettes.

Concernant les opioïdes, les provinces et les territoires recevront 150 millions $ en financement d’urgence cette année pour répondre à une crise qui devrait encore emporter plus de 4000 vies cette année. La portion restante des 231,4 millions $ sera investie dans les campagnes de sensibilisation, un meilleur accès aux données de santé publique et de nouveaux équipements et outils pour permettre aux agents frontaliers de mieux détecter les opioïdes dangereux comme le fentanyl.

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