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Charest accusé de tolérer la corruption

QUÉBEC – Aux yeux de François Legault, Jean Charest n’a pas livré la marchandise en près d’une décennie de pouvoir, tandis que ce dernier estime que le chef de la Coalition avenir Québec n’a pas les convictions nécessaires pour se qualifier comme premier ministre du Québec.

C’est ce qui ressort, en substance, du deuxième de trois débats télévisés à être diffusés sur les ondes du réseau TVA, et au cours duquel s’affrontaient le chef libéral et son homologue de la CAQ.

Les échanges de mardi soir ont été plus polis et posés que la veille, alors que M. Charest croisait le fer sans ménagement avec la chef péquiste Pauline Marois.

Si le Québec vit un problème de corruption, c’est parce que le premier ministre Jean Charest a fait preuve d’une trop grande tolérance envers les écarts de comportement de ses ministres, a dit d’entrée de jeu le chef de la Coalition avenir Québec. M. Legault a rappelé à son adversaire que plusieurs de ses ministres, au fil des ans, dont Nathalie Normandeau, Tony Tomassi et Michelle Courchesne, avaient fait l’objet de diverses allégations ayant terni la réputation du gouvernement.

Dans le cas de Mme Normandeau, il a reproché à M. Charest de ne jamais avoir dénoncé le fait que sa ministre avait accepté des billets d’un spectacle de Céline Dion, de la part d’un entrepreneur qui cherchait à obtenir un contrat du gouvernement.

M. Charest s’est moqué des prétentions de son rival en faveur de la tolérance zéro sur la corruption, en faisant valoir qu’une des députées de la CAQ, Sylvie Roy, avait multiplié les accusations non prouvées contre le gouvernement. Il a aussi confronté son rival sur l’actualité du jour, à propos de l’importance des montants versés sous forme de dons anonymes à Jacques Duchesneau, candidat-vedette de la CAQ, pour financer sa campagne à l’époque où il était candidat à la mairie de Montréal, en 1998.

Même s’il s’agit d’allégations niées par M. Duchesneau, M. Charest en conclut que le discours de la tolérance zéro de M. Legault ne tient pas la route.

M. Charest s’est aussi interrogé sur le fait que M. Legault organise des cocktails de financement où la participation est fixée à 100 $ pour y assister et à 500 $ pour rencontrer le chef.

Sur le plan de l’économie, M. Legault a reproché au chef du gouvernement d’avoir laissé partir 20 pour cent des sièges sociaux, dont celui d’Alcan.

«Quand allez-vous défendre notre nation?», lui a-t-il demandé.

La réplique de M. Charest a été cinglante. Il a accusé son rival de s’être opposé à la vente de Provigo à Loblaws, en 1998, quand il était ministre dans le gouvernement de Lucien Bouchard, mais d’avoir fermé les yeux.

«Vous avez manqué à vos responsabilités», a tonné M. Charest, jugeant que M. Legault aurait dû alors démissionner.

«On ne démissionne pas sur un siège social», a dit M. Legault, lors du point de presse qui a suivi le débat.

Sur les questions sociales, le nombre de médecins de famille a retenu l’attention des chefs. M. Charest a jugé «complètement irréaliste» la promesse de la CAQ de garantir un médecin de famille à tous les Québécois d’ici un an.

Celui qui veut devenir premier ministre du Québec «doit avoir des convictions», a dit plus tard M. Charest, en faisant allusion au fait que François Legault était souverainiste pendant plusieurs années avant de fonder un nouveau parti qui renonce à trancher la question nationale.

C’est plutôt d’un gouvernement «nationaliste» dont le Québec a besoin, selon M. Legault, en ajoutant que dans son parti «on accepte que le Québec est dans le Canada».

Mercredi, le dernier débat télévisé opposera la chef péquiste Pauline Marois et François Legault.

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