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Ottawa débloque des fonds pour les Palestiniens

International Development Minister Marie-Claude Bibeau says she wants to use the new $2 billion in extra aid dollars in Tuesday's budget to attract insurance and pension funds to invest in fight global poverty. International Development Minister Marie-Claude Bibeau pauses as she holds a media availability on Parliament Hill in Ottawa on Wednesday Dec. 13, 2017, to report on the Myanmar Crisis Relief Fund. THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Canada, comme les autres pays, continue à faire les frais du désengagement américain aux Nations unies. Le gouvernement Trudeau a de nouveau délié les cordons de sa bourse pour fournir une aide d’urgence à une agence onusienne controversée.

La ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, a annoncé que le gouvernement canadien fournirait aux réfugiés palestiniens une aide humanitaire d’urgence pouvant atteindre 10 millions $ sur deux ans.

Elle répond ainsi à un appel d’urgence lancé par l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui peine à survivre au gel du financement décrété en janvier dernier par le président américain Donald Trump.

«On ne peut pas se le cacher, le fait que les États-Unis aient diminué de façon significative leur contribution, ça met l’organisation dans une situation vraiment critique», a exposé la ministre Bibeau en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne, jeudi.

L’UNRWA, qui fournit des services d’éducation, de santé et sociaux à des millions de réfugiés palestiniens, a été accusée par certaines organisations juives, dont B’nai Brith Canada, de servir de paravent à des organisations terroristes.

La ministre Bibeau assure qu’elle a «confiance» en cette agence sur laquelle le Canada «a quand même un droit de regard». Car sur le fond, «toutes les parties prenantes au conflit reconnaissent à quel point c’est important de garder les enfants à l’école», a-t-elle plaidé.

«Moi, c’est vraiment mon argument majeur. La raison pour laquelle il faut aider UNRWA, c’est qu’on préfère avoir les enfants dans des bonnes écoles que les voir dans les rues; ils sont moins susceptibles d’aller rejoindre des groupes armés», a insisté Mme Bibeau.

Le précédent gouvernement de Stephen Harper avait coupé les vivres à l’agence en 2010, l’accusant d’avoir des liens avec le Hamas. Le Canada avait été le seul pays donateur à se retirer de la sorte. En novembre 2016, les libéraux ont rétabli le financement, au grand dam de l’opposition officielle.

Cette nouvelle contribution a suscité le mécontentement du député conservateur Peter Kent.

«Les conservateurs savent qu’une seule partie est responsable des souffrances du peuple palestinien, et c’est le groupe terroriste international Hamas», a-t-il dénoncé dans une déclaration écrite transmise par une porte-parole du parti.

«L’automne dernier seulement, des tunnels du Hamas ont été découverts sous une école de l’UNRWA à Gaza. Les conservateurs craignent sérieusement que le financement de 10 millions $ (…) ne serve pas le but visé», a-t-il ajouté.

Le B’nai Brith Canada a également manifesté son désaccord, jeudi.

«Au cours des dernières années, on a vu plusieurs cas où des livres scolaires fournis par l’Autorité palestinienne étaient utilisés dans les écoles de l’UNRWA, alimentant un biais antisémite et anti-Israël, voire la haine», a soutenu l’organisation dans un communiqué.

Selon son directeur général, Michael Mostyn, «les Canadiens ont le droit de savoir que l’argent de l’aide internationale ne sert pas à soutenir le terrorisme ou son incitation».

La décision de Donald Trump de couper 65 millions $ en aide à l’UNRWA a été qualifiée de «très préoccupante» par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres — les États-Unis constituent le principal donateur de l’agence, avec près de 30 pour cent de son budget total.

Le locataire de la Maison-Blanche a fait cette annonce environ un mois après que l’Assemblée générale des Nations unies eut majoritairement adopté, en décembre dernier, une résolution condamnant la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.

Avant le vote, l’ambassadrice de Washington à l’ONU, Nikki Haley, avait menacé les autres États membres. «Nous nous en souviendrons lorsqu’on nous demandera, encore une fois, de faire la plus importante contribution mondiale aux Nations unies», menaçait-elle.

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