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Via Rail: pas d'exigences de contenu local

Andrew Vaughan / La Presse Canadienne Photo: Andrew Vaughan / La Presse Canadienne
Julien Arsenault, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Via Rail n’a pas l’intention d’exiger de seuil minimum de contenu local dans le cadre du renouvellement de son parc de locomotives et de wagons pour le corridor ferroviaire entre Québec et Windsor, en Ontario.

«Étant une société d’État, le processus d’approvisionnement doit être conforme aux lois et aux accords commerciaux internationaux», a indiqué lundi par courriel une porte-parole, Mylène Bélanger.

La société de la Couronne lancera prochainement une demande de qualifications qui sera suivie d’un appel d’offres, un processus qui devrait s’étirer sur une période d’environ un an.

Selon Via Rail, les 32 nouveaux trains bidirectionnels permettront de maintenir la capacité actuelle de 9100 sièges. Les premières livraisons sont prévues en 2022 et un deuxième volet est prévu deux années plus tard.

Toutes les entreprises qualifiées souhaitant faire une proposition pourront le faire, a précisé Mme Bélanger.

«Il est cependant important de noter que l’entretien de la nouvelle flotte sur un horizon de 30 ans sera fait au Canada, ce qui permettra de sécuriser des centaines d’emplois», a ajouté la porte-parole de Via Rail.

La question du contenu local a récemment fait l’objet de débats au Québec puisque la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) avait décidé de ne pas inclure d’exigences pour l’approvisionnement du matériel roulant pour son projet du Réseau express métropolitain (REM) évalué à 6,3 milliards $.

Cela avait permis à un consortium formé par Alstom et SNC-Lavalin de coiffer Bombardier Transport, semant ainsi l’inquiétude à son usine située à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent.

D’un bon oeil

Bombardier Transport, qui ne s’attendait pas à ce qu’il y ait des exigences de contenu local de la part de Via Rail, a néanmoins accueilli favorablement l’intention du transporteur ferroviaire de rendre sa flotte plus écologique.

Un porte-parole, Jacques Tétrault, a expliqué que cela militait en faveur des locomotives bimodes — qui fonctionnent au diesel et à l’électricité — construites par la multinationale québécoise.

«L’idée que le gouvernement veuille introduire des éléments pouvant permettre à ce contrat de tenir compte d’une électrification à venir amène le portefeuille de Bombardier à l’avant-plan», a-t-il expliqué au cours d’un entretien téléphonique.

Interrogé, il a toutefois affirmé qu’il était trop tôt pour dire si c’est à La Pocatière que serait réalisé le contrat advenant une victoire de Bombardier.

Le temps presse pour cette usine qui complète le contrat des voitures Azur du métro de Montréal, où plus de moitié des 600 employés risquent de perdre leur gagne-pain dès l’automne si les nouvelles commandes continuent de se faire attendre.

C’est le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, qui a confirmé le financement annoncé dans le dernier budget afin de donner un coup de pouce à Via Rail.

«Nous sommes fiers d’investir dans cette nouvelle flotte qui rendra les voyages en train plus accessibles et plus efficaces pour toute la population, favorisera la croissance économique et la création d’emplois, et améliorera le bilan environnemental des chemins de fer pour les générations à venir», a-t-il souligné dans un communiqué.

Un corridor achalandé

Près de 94 pour cent des quelque quatre millions de passagers qui utilisent annuellement le service de Via Rail empruntent le corridor entre Québec et Windsor.

La société de la Couronne n’a pas voulu préciser la somme que devra fournir le gouvernement Trudeau pour mener le projet à terme, mais des estimations précédentes ont déjà évoqué une facture d’environ 1,5 milliard $.

Des locomotives plus modernes pourraient permettre de réduire jusqu’à 85 pour cent les émissions d’oxyde d’azote, d’hydrocarbures, de monoxyde de carbone et de particules fines.

Le président et chef de la direction de Via Rail, Yves Desjardins-Siciliano, a estimé que le financement permettrait une amélioration considérable des services ferroviaires interurbains.

«Une nouvelle flotte moderne offrira à nos voyageurs un service plus sûr, plus rapide, plus fréquent, plus accessible et plus respectueux de l’environnement», a-t-il fait valoir.

Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Bill Morneau, avait également prévu investir 8 millions $ pour permettre à Via Rail de mener des études sur un projet de train à grande fréquence entre Québec et Toronto.

Entreprise dans cette dépêche: (TSX:BBD.B, TSX:SNC)

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