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Allergies: des formations pour les restaurants

Patrick Sison / The Associated Press Photo: Patrick Sison
Stéphanie Marin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Allergies alimentaires et repas au restaurant: si cette combinaison peut en inquiéter certains, Allergies Québec et l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) veulent pour tous la paix d’esprit et dans ce but, des formations en ligne pour le personnel de la restauration ont été créées.

Dès mercredi, les professionnels de la restauration auront accès à une formation personnalisée, en fonction de leur métier. Ainsi, qu’il s’agisse d’un gestionnaire ou d’un propriétaire de restaurant, d’un cuisinier ou d’un serveur, tous les intervenants en restauration recevront les informations nécessaires à une meilleure compréhension des allergies, fait valoir Allergies Québec, qui a développé les formations et conclu un partenariat avec l’ARQ.

Ces formations visent à offrir de l’information pour mieux comprendre les allergies alimentaires, apprendre comment appliquer les pratiques pour réduire le risque de réaction allergique et savoir comment intervenir en cas de réaction.

Bref, une gestion du risque, de la cuisine à la table.

Le «risque zéro» n’existe toutefois pas, a indiqué Dominique Seigneur, directrice des communications d’Allergies Québec, qui souligne que plusieurs procédures simples peuvent toutefois le réduire au maximum.

L’idée est née d’une préoccupation commune des restaurateurs — qui veulent servir leurs clients ayant des allergies — et d’Allergies Québec, qui a fait le constat que la population allergique ne se sentait pas à l’aise de manger au restaurant.

Et puis, des incidents récents et médiatisés de réactions allergiques au restaurant ont aussi été un déclencheur. L’un d’eux s’est produit dans un établissement de Sherbrooke et avait fait grand bruit: un homme a allégué avoir subi une importante réaction allergique après avoir mangé une bouchée de tartare au saumon, qui lui aurait été servi alors qu’il prétend avoir commandé un tartare de steak. Il a poursuivi le restaurant et des employés.

«On se doit d’agir, a déclaré en entrevue Mme Seigneur. Et on a pris les devants.»

Mme Seigneur se souvient qu’après des incidents de réactions allergiques en restauration, des propriétaires ont laissé entendre qu’ils pourraient peut-être ne plus recevoir de tels clients car ce serait trop risqué.

Elle refuse cette approche: «la solution ne sera pas de ne pas servir les personnes allergiques», soutient-elle.

«On veut qu’une personne puisse aller au restaurant et se faire servir dans un environnement le plus sécuritaire possible.»

D’où la création de ces formations, adaptées au milieu de la restauration. «On donne des outils» pour minimiser le risque, soutient-elle.

Elle soutient que des procédures simples sont efficaces, même pour éviter la contamination des aires de préparation des aliments et des ustensiles de cuisson: parfois, un simple contact d’une spatule avec la nourriture préparée pour une personne allergique peut provoquer chez elle une réaction, même si elle n’ingère pas l’aliment fautif.

Mme Seigneur ne croit pas que de former le personnel des restaurants va amener les clients à se déresponsabiliser.

«C’est une responsabilité partagée», répète-t-elle.

«L’allergie alimentaire est une condition médicale avec laquelle une personne doit apprendre à vivre. C’est un diagnostic médical, avec une médication d’urgence. Et cela appartient à la personne», peut-être pour toute sa vie, précise-t-elle.

Et puis, elle a un rôle à jouer, souligne-t-elle, soit de bien communiquer son allergie au personnel du restaurant pour éviter les problèmes.

Selon Allergies Québec, quelque 300 000 personnes doivent composer au quotidien avec des allergies alimentaires. Un chiffre qui augmente d’année en année, selon Mme Seigneur.

Les formations seront disponibles sur le site d’Allergies Québec.

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