Soutenez

Ville de Québec: la CAQ veut arrimer le tramway au troisième lien

Coalition Avenir Quebec leader Francois Legault listens to his introduction before speaking to the International Relations Council in Montreal, Monday, March 19, 2018. THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz Photo: THE CANADIAN PRESS

QUÉBEC �� Si elle prend le pouvoir le 1er octobre, la Coalition avenir Québec (CAQ) donnera suite, mais à ses conditions, au projet de tramway pour la ville de Québec, évalué à 3 G$ et rendu public vendredi par le premier ministre Philippe Couillard et le maire de Québec Régis Labeaume.

La CAQ sera intéressée au projet de tramway dans la mesure où il peut s’arrimer au transport collectif de Lévis et, surtout, à son projet de construction d’un troisième lien (pont ou tunnel) pour relier la rive-sud et la rive-nord de la capitale.

La CAQ, qui a attendu trois jours avant de commenter le mégaprojet de transport collectif annoncé vendredi, a dit apprécier, en conférence de presse, le fait que le réseau desservira les banlieues de Québec.

Le porte-parole de la CAQ, Éric Caire, a réaffirmé la priorité de son parti en transport, qui est de doter la capitale d’un troisième pont ou d’un tunnel Québec-Lévis, un projet qui pourrait se chiffrer à 4 G$.

M. Caire a cependant été incapable de citer une seule étude démontrant le lien de cause à effet entre la construction d’un nouveau pont ou tunnel et l’objectif d’assurer une plus grande fluidité de la circulation.

Questionné à ce propos, M. Caire a cité l’étude de l’ingénieur Bruno Massicotte, de l’École Polytechnique de Montréal, produite en 2015. Or cette étude ne porte que sur la faisabilité technique d’un tel projet et n’aborde pas la question de l’impact sur la circulation.

Le député a admis par la suite sa méprise, mais à ses yeux cela n’a aucune importance.

«C’est clair que si je pars de Beauport ou de Charlesbourg et que je veux aller sur la rive-sud et qu’il y a un 3e lien, j’ai pas besoin d’une étude très élaborée pour comprendre que le 3e lien va m’intéresser», a-t-il dit.

Même s’il ne peut présenter, à l’appui de sa thèse, aucune étude d’impact pour un projet d’une telle envergure impliquant des milliards de fonds publics, le député de La Peltrie affiche ses certitudes.

«Est-ce que, pour nous, il fait le moindre doute que le troisième lien va avoir un impact positif sur la décongestion routière? La réponse à cette question-là, c’est: non, ça ne fait aucun doute», a-t-il dit.

Le député caquiste a aussi vaguement cité des études datant de 1956, 1972 et 1999.

Il a écarté du revers de la main d’autres études plus récentes et des commentaires d’experts québécois et étrangers indiquant que ce type d’infrastructures pouvait au contraire favoriser l’étalement urbain, encourager les citadins à s’éloigner en banlieue et à s’acheter des voitures qui vont engorger encore davantage la circulation.

M. Caire a réaffirmé que les travaux de construction du troisième lien, si les caquistes sont élus, seraient entrepris avant la fin du prochain mandat, «aussi rapidement que possible». Il croit donc qu’un projet d’une telle ampleur peut prendre forme dans un si court laps de temps, en moins de quatre ans.

À Montréal, le chef de la CAQ, François Legault, a dit qu’il se montrerait vigilant sur la question du contrôle des coûts de construction du futur tramway et s’assurera que ce ne sera pas «un bar ouvert».

Il a déploré qu’il n’y ait «rien comme lien avec le troisième lien» dans le projet actuel de tramway.

Ce projet ambitieux prévoit la construction d’une ligne de tramway de 23 kilomètres qui traversera le centre-ville et ses banlieues de la rive-nord.

La ligne sera complétée par une ligne de «trambus» de 17 kilomètres et de nouvelles voies réservées pour mieux desservir les banlieues et l’aéroport.

Le futur tramway devra passer par deux tunnels, dont un sous la colline parlementaire.

Les travaux pourraient être complétés d’ici huit ans, avec une mise en service partielle prévue autour de 2025.

Le gouvernement du Québec s’est engagé à fournir 215 M$ pour les études de faisabilité.

Il est prévu que les gouvernements provincial et fédéral se partagent la facture de 3 G$. Le gouvernement du Québec acquitterait jusqu’à 60 pour cent de la facture. La Ville de Québec quant à elle investira 300 M$.

Le gouvernement Couillard s’engage lui aussi à construire un troisième lien Québec-Lévis pour la circulation automobile.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.