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Le sort des enseignants au coeur d’une campagne

Teacher Answering a Girl in a Primary School Class Photo: Métro

MONTRÉAL — Des organisations représentant les enseignants d’aujourd’hui et de demain ont décidé de monter aux barricades pour s’assurer que leurs membres ne feront pas partie des grands oubliés au moment de la présentation du budget du Québec qui aura lieu mardi à l’Assemblée nationale.

Ainsi, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), la Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiants et étudiantes d’éducation en stage (CRAIES) et le groupe Profs en mouvement ont uni leurs forces pour lancer, dimanche, à Québec, une grande offensive de sensibilisation qui a pour symbole une pomme ayant été mangée jusqu’au coeur.

En entrevue avec La Presse canadienne, la présidente de la FSE, Josée Scalabrini, a soutenu que cette image n’a pas été sélectionnée au hasard.

Elle a expliqué que la pomme évoque le monde de l’éducation depuis belle lurette.

Or, selon Mme Scalabrini, pour représenter la situation actuelle dans ce milieu, un beau fruit bien rond n’aurait pas du tout fait l’affaire.

Il fallait, à son avis, plutôt opter pour un trognon pour illustrer le fait que la pomme «a été grugée à travers les années» à grand renfort de compressions.

Pour redresser la barre, «un investissement massif d’au moins un milliard de dollars» serait nécessaire, a affirmé Josée Scalabrini sans ciller.

Elle a ensuite pris le soin de préciser que l’injection d’une telle somme ne réglerait pas tout.

Il est primordial, a-t-elle ajouté, que les enseignants jouissent d’un soutien plus poussé directement dans leur environnement de travail faute de quoi plusieurs d’entre eux sont susceptibles de craquer.

«On a fait les choix de société d’intégrer les élèves éprouvant de grandes difficultés dans les classes [régulières] et d’en retirer les meilleurs avec des projets sélectifs», a dit Mme Scalabrini.

«C’est pour ça qu’on entend souvent parler d’épuisement ainsi que de tâches de plus en plus lourdes et complexes», a-t-elle souligné.

Elle a également fait valoir que si plusieurs de ses membres cèdent au découragement et choisissent de se tourner vers une autre profession c’est qu’ils en ont assez de vivre continuellement dans l’incertitude.

«Il faut créer une stabilité dans les écoles, arrêter d’offrir de petits contrats à la pièce qui font en sorte que des enseignants vont rester dans la précarité pendant 5, 10, 15 ans», a martelé Josée Scalabrini.

Le porte-parole de la CRAIES, Antoine Côté, a repris la balle au bond en mentionnant qu’il lui semble tout aussi fondamental de s’assurer que les stagiaires en enseignement puissent également jouir d’une certaine tranquillité d’esprit.

«Si on veut s’attaquer à la pénurie dans le monde de l’enseignement, il faut que la formation ne soit pas vue comme une grande épreuve» au cours de laquelle on doit nécessairement tirer le diable par la queue, a-t-il indiqué.

«La période de précarité financière par laquelle les étudiants doivent actuellement passer est inacceptable», a-t-il déclaré.

Pour corriger le tir, M. Côté a suggéré qu’à l’occasion de leurs stages finaux, les futurs enseignants devraient se voir offrir des bourses d’une valeur d’environ 575 $ par semaine.

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