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Les prostituées autochtones sont des «biens remplaçables», dénonce une militante

JONATHAN HAYWARD / La Presse Canadienne Photo: JONATHAN HAYWARD
Linda Givetash, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

RICHMOND, C.-B. — Une militante pour les droits des travailleuses du sexe à Vancouver a soutenu mercredi que les femmes autochtones qui ont disparu ou ont été assassinées étaient considérées finalement comme de simples «biens remplaçables» et qu’elles méritaient certainement un meilleur traitement du système judiciaire.

À la dernière étape des audiences publiques de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, cette semaine en Colombie-Britannique, Jamie Lee Hamilton a raconté mercredi qu’elle avait grandi à Vancouver et qu’elle était tombée dans la prostitution en décrochant de l’école, dans les années 1970.

Sa confiance dans le système judiciaire a commencé à s’effriter lorsque, adolescente, un policier l’a embarquée et l’a emmenée au parc Stanley pour lui demander une fellation. Des décennies plus tard, elle raconte que le policier a été mis en congé administratif, mais malgré d’autres allégations de harcèlement qui l’ont visé, il n’aurait jamais été ennuyé, selon elle.

Puis, au fil des ans, Mme Hamilton a entendu de plus en plus de ces histoires de travailleuses du sexe autochtones disparaissant subitement des rues de Vancouver, et elle a commencé à colliger les affiches de ces personnes portées disparues. Sa sinistre «collection» défilait mercredi sur les écrans de la commission pendant son témoignage.

Mme Hamilton a aussi soutenu que les «filles» savaient qu’un tueur en série hantait les rues de Vancouver bien avant que la police n’arrête finalement Robert Pickton et porte des accusations de meurtre en 2002. L’homme a été reconnu coupable du meurtre de six femmes du quartier Downtown Eastside, en 2007, mais 20 autres chefs d’accusation ont été abandonnés puisque le tueur était déjà condamné à la peine maximale.

Malgré tout, Jamie Lee Hamilton garde bon espoir que les choses pourront changer un jour, et que les plus vulnérables ne seront pas abandonnés par la société.

Ces audiences dans la grande région de Vancouver devraient être les dernières audiences publiques de la commission Butler. Les commissaires et les participantes ont toutefois profité des premiers témoignages, mercredi, pour réitérer la requête formelle faite auprès du gouvernement fédéral, le mois dernier, pour une prolongation des travaux. La ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, Carolyn Bennett, a simplement indiqué jusqu’ici que le gouvernement examinait cette demande.

Les responsables de la commission ont indiqué que près de 100 personnes s’étaient inscrites pour témoigner et que pas moins de 300 personnes devraient relater leur parcours avant la fin des audiences, dimanche, à Richmond, en banlieue de Vancouver.

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