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ALÉNA: Trudeau juge que le momentum est «positif»

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne
Caroline Plante et Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Tout indique que le Canada, les États-Unis et le Mexique s’entendront bientôt sur un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), selon le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

«C’est une grande possibilité d’arriver à un accord gagnant-gagnant-gagnant», a-t-il déclaré jeudi en marge du B7, une rencontre d’affaires en préparation du sommet du G7, qui aura lieu dans Charlevoix les 8 et 9 juin.

Le B7 réunit une centaine de personnes, dont des chefs d’entreprises parmi les plus influents au monde, au Château Frontenac, jeudi et vendredi.

Sur l’ALÉNA en mêlée de presse, le premier ministre a laissé poindre son optimisme. «On espère pouvoir avoir de bonnes choses à annoncer bientôt, a-t-il dit. Si on peut annoncer quelque chose au Sommet des Amériques (qui se tiendra à Lima, au Pérou, les 13 et 14 avril), ce serait très bien.

«Il y a un momentum positif. (…) Là on semble être dans une bonne phase», a-t-il renchéri.

Le Canada, les États-Unis et le Mexique tentent de s’entendre sur une nouvelle mouture du traité de libre-échange entré en vigueur en 1994. Plusieurs rondes de négociations ont eu lieu depuis huit mois, abondamment commentées de façon acerbe par le président américain Donald Trump.

Jeudi, M. Trudeau a évoqué l’approche des élections présidentielles au Mexique, des élections de mi-mandat aux États-Unis et le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, tous des facteurs, selon lui, qui mettent de la «pression» sur les négociations.

La ministre fédérale des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, est justement à Washington pour une rencontre politique de haut niveau.

«Renforcer l’Amérique du Nord comme espace de commerce uni sous l’ALÉNA, c’est très positif, surtout quand on regarde les défis comme la Chine et d’autres auxquels les Américains font face», a fait valoir M. Trudeau.

«Si on pouvait démontrer que l’ALÉNA c’est gagnant-gagnant-gagnant pour nous trois, démontrer des améliorations, ça pourrait permettre aux États-Unis et à nous tous de passer à autre chose.»

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui participait également au B7 jeudi, a dit se «croiser les doigts» dans l’expectative d’un accord de principe.

«On est très attentif aux intérêts du Québec notamment dans le secteur manufacturier, agricole et de l’aluminium», a-t-il affirmé, en ajoutant que les signaux sont jusqu’à maintenant «plutôt positifs».

En 2015, selon le ministère de l’Économie, le Québec a exporté pour 59,4 milliards $ de marchandises aux États-Unis, ce qui représente plus de 72 pour cent de ses exportations internationales. Pour cette raison, l’avenir de l’ALÉNA inquiète de nombreuses entreprises et associations patronales.

Morneau se fait rassurant

En fin de journée, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, est venu à son tour rassurer les gens d’affaires réunis dans le cadre du B7 pour leur rappeler que le Canada était en bonne position pour affronter les défis de demain, pouvant s’appuyer sur la croissance économique la plus forte des pays du G7 et sur un très faible taux de chômage.

À propos des négociations en cours sur le traité de libre-échange, il s’est montré optimiste lui aussi quant aux chances d’en arriver à une conclusion prochainement.

Il a réaffirmé que le Canada allait maintenir son appui au système agricole de gestion de l’offre, qui protège les marchés de la volaille, des oeufs et du lait, et ce, malgré le fait qu’il est contesté par les Américains.

La gestion de l’offre, c’est «très important pour nous», a soutenu M. Morneau, lors d’une mêlée de presse dans le hall du Château Frontenac. «Nous allons protéger notre système», a-t-il assuré.

Le G7 aidera les PME, dit Trudeau

Par ailleurs, le premier ministre Trudeau a déclaré que la rencontre du G7 devrait contribuer à l’essor des petites et moyennes entreprises (PME).

Avec internet, les dirigeants des pays du G7 — Canada, États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie — pourront créer des occasions pour que les PME «percent» de nouveaux marchés outremer, a-t-il affirmé.

«On en a discuté ici au B7 et on va continuer à en discuter», a-t-il ajouté. Il espère que le sommet de Charlevoix mènera à la création d’une «économie qui fonctionne pour tous».

D’ailleurs, les thèmes du prochain G7 sont: investir dans une croissance économique qui profite à tout le monde, se préparer aux emplois de l’avenir, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, travailler ensemble à l’égard des changements climatiques, des océans et de l’énergie propre, et construire un monde plus pacifique et plus sûr.

D’ici là, le B7 doit permettre aux gens d’affaires de dégager leurs priorités communes et de trouver des solutions aux problèmes de l’économie mondiale.

Vendredi, une conférence de presse de clôture de l’événement permettra de connaître la liste des recommandations formulées aux chefs de gouvernement.

«Antidémocratique»

Quelques groupes populaires de Québec avaient organisé une manifestation en fin de journée pour afficher leur rejet du B7 et du G7.

En conférence de presse, ils ont dénoncé «le caractère antidémocratique» du regroupement des grands leaders de la planète et l’absence de transparence de l’événement qui se tiendra à La Malbaie en juin.

Les groupes populaires promettent d’organiser d’autres manifestations, des ateliers «d’éducation populaire» et des conférences à Québec et à La Malbaie en parallèle de la rencontre de juin pour offrir à la population un «contre-discours» à celui tenu par les organisateurs du G7.

À ce jour, il n’existerait cependant aucune coordination nationale des différentes manifestations organisées autour de l’événement. «Il n’y a pas un grand chapeau quelque part qui nous unit toutes et tous», a commenté une des porte-parole, Marie-Ève Duchesne.

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