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Vincent Marissal a «échoué le test de vérité», selon Lisée

Vincent Marissal Photo: Josie Desmarais
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Vincent Marissal a «spectaculairement échoué le test de vérité» à son entrée dans l’arène politique, selon Jean-François Lisée.

L’ancien chroniqueur de La Presse, maintenant recyclé en politique sous la bannière de Québec solidaire (QS), est durement attaqué par le chef du Parti québécois (PQ), dans une lettre ouverte obtenue par La Presse canadienne jeudi, mais à paraître sur la page Facebook de M. Lisée vendredi matin.

Rappelons que M. Marissal a annoncé en début de semaine qu’il allait briguer l’investiture de QS pour être candidat aux élections d’octobre dans Rosemont, le fief même du chef péquiste.

Dans sa lettre, M. Lisée revient sur les événements qui ont fait trébucher son adversaire dans les premières heures de sa nouvelle carrière, en y percevant des incohérences, des contradictions, voire des mensonges.

Des médias ont confirmé que M. Marissal était entré en contact plusieurs fois avec le Parti libéral du Canada (PLC), au fédéral, soit pour devenir candidat, soit pour être conseiller du premier ministre Justin Trudeau. M. Marissal avait d’abord dit ne pas avoir magasiné ses options politiques, pour ensuite admettre qu’il avait négocié avec le PLC.

De l’avis de Jean-François Lisée, les Québécois ont soif d’authenticité et ils aimaient ce trait de personnalité chez René Lévesque, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, même s’ils n’étaient pas d’accord avec eux. Mais M. Marissal a échoué au premier test des médias, quant à savoir s’il était sincère, authentique et digne de confiance, a-t-il tranché.

«M. Marissal a menti»
«Au premier jour de sa vie politique, Vincent Marissal a spectaculairement échoué à ce test de vérité, écrit M. Lisée. Se présentant comme un « indigné » ayant des « convictions souverainistes profondes », il a menti aux journalistes curieux de savoir pourquoi, alors, il avait à répétition voulu travailler avec Justin Trudeau.»

Le chef péquiste poursuit en soulignant que rien pourtant ne rapproche le PLC de QS notamment à propos de l’indépendance: QS est un parti indépendantiste et le PLC est tenant d’un fédéralisme orthodoxe, qui traditionnellement a toujours combattu le nationalisme québécois. Il rappelle également des déclarations passées de son adversaire.

«M. Marissal a menti parce qu’il sentait que cette vérité n’était pas bonne à dire, accuse M. Lisée. On ne peut pas à la fois être un indépendantiste sincère et vouloir s’associer à l’anti-indépendantiste-en-chef à Ottawa. On ne peut pas être un indépendantiste sincère et avoir déclaré à la CBC en 2016 que « la souveraineté est dépassée » (…). Soit la souveraineté est possible, soit elle est dépassée.»

Un homme sans convictions
De même, le chef péquiste relève d’autres éléments du programme de QS difficilement compatibles avec ceux des libéraux fédéraux, en matière économique. Il en conclut que M. Marissal n’a pas de convictions.

«M. Marissal nous a appris qu’il était très à gauche et prêt à discuter des propositions les plus hardies de QS, y compris de la nationalisation des ressources naturelles et des banques. Le problème? On ne peut pas à la fois être favorable aux thèses socialistes de QS et vouloir appuyer un Justin Trudeau qui a démontré, depuis sa prise du pouvoir, être l’ami des pétrolières, des banques et des paradis fiscaux. On ne le peut pas, si on a des convictions. On ne le peut que si on n’en a pas.»

Enfin, le chef du Parti québécois a rappelé que, du temps où il était commentateur, M. Marissal avait déclaré «qu’il est important que la famille souverainiste se réconcilie parce que, à force d’éparpiller le vote, ça fait l’affaire des libéraux».

Or, «l’évidence de la division du vote est aujourd’hui une vérité qui dérange à QS», qui a refusé une alliance électorale ponctuelle avec le PQ et de mettre ainsi le bien commun au-dessus des désaccords, a soutenu M. Lisée.

«Que M. Marissal refuse aujourd’hui de dire si, comme membre de QS, il aurait appuyé ou non cette alliance exprime bien l’ampleur du malaise. Et son refus de la vérité», termine le chef souverainiste.

La lutte s’annonce chaude dans Rosemont et cette lettre n’est qu’une des premières salves de la bataille à venir. QS fonde beaucoup d’espoir sur cette circonscription montréalaise en y présentant un candidat connu qui reste à être investi.

Rosemont est limitrophe de Mercier et Gouin, et voisine de Sainte-Marie-Saint-Jacques, les trois circonscriptions montréalaises déjà aux mains de QS et gagnées aux dépens du PQ.

En 2014, Jean-François Lisée l’a emporté avec 34 pour cent et près de 1600 voix de majorité sur son adversaire libéral (30 pour cent), mais QS suivait avec 18,68 pour cent des votes. La division des votes souverainistes au prochain scrutin pourrait favoriser le Parti libéral du Québec.

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