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Des militants veulent tirer le PLC à gauche

Andrew Vaughan / La Presse Canadienne Photo: Andrew Vaughan
Joan Bryden, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — Justin Trudeau subit les pressions de députés d’arrière-ban et de militants de la base libérale pour qu’il adopte des positions plus progressistes dans des dossiers comme l’assurance médicaments, la prostitution et les drogues.

Ces pressions se font sentir au moment où les libéraux tiennent à Halifax leur congrès national biennal. Ces libéraux progressistes ne veulent pas que le parti se fasse doubler à gauche par les néo-démocrates au cours du prochain scrutin, en octobre 2019.

Une résolution qui sera débattue au congrès — et qui provient du caucus national — propose que le système d’assurance maladie couvre aussi les médicaments, comme le recommandait un comité des Communes la semaine dernière.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a annoncé dans son plus récent budget la création d’un comité consultatif, dirigé par l’ex-ministre de la Santé de l’Ontario Eric Hoskins, pour étudier la chose. Le ministre Morneau avait toutefois indiqué plus tôt en février que son gouvernement souhaitait seulement offrir un régime d’assurance médicaments aux Canadiens qui ne bénéficient pas d’un régime collectif privé — comme au Québec.

Le député d’Oakville, John Oliver, souhaite que les délégués au congrès envoient un signal clair au Cabinet du premier ministre, afin que ce dossier porte le sceau libéral, pas néo-démocrate. Le Nouveau Parti démocratique a en effet adopté une résolution en ce sens lors de son plus récent congrès.

Drogues et prostitution

Le caucus libéral a aussi soumis une résolution qui propose que le gouvernement décriminalise la possession simple et la consommation de drogues illicites, comme l’a fait le Portugal, et de mettre plutôt l’accent sur le traitement des toxicomanes. Une autre résolution empruntée aux néo-démocrates.

La ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, a soutenu vendredi que le Canada n’est pas le Portugal. Elle a aussi rappelé que M. Trudeau avait prévenu qu’à ce chapitre, il n’irait pas plus loin que la légalisation de la marijuana. Elle-même ne croit pas, par ailleurs, qu’il s’agisse de la recette miracle pour régler la crise des opioïdes. Le député torontois Nathaniel Erskine-Smith a néanmoins invité les militants libéraux à ne pas lâcher le morceau.

Dans un autre atelier, vendredi, la décriminalisation de la prostitution, proposée par la commission jeunesse du parti, ne semblait pas recueillir beaucoup d’appuis auprès des militants. Mais selon la présidente de la commission, Mira Ahmad, cette idée est très populaire auprès des jeunes, qui comptent pour près du tiers des quelque 3000 délégués au congrès libéral.

«Traditionnellement, ce sont les jeunes qui ont ébranlé les statu quo au sein du parti, et milité pour des politiques progressistes», a plaidé Mme Ahmad à l’issue de l’atelier.

La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a indiqué que son gouvernement envisageait déjà ce scénario — parmi d’autres.

M. Trudeau, qui rentrait vendredi d’un voyage officiel à Lima, à Paris et à Londres, était attendu à Halifax en journée. Le chef libéral doit s’adresser aux militants samedi après-midi, au dernier jour du congrès.

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