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Toronto: Alek Minassian a été dans l'armée

Phil Zullo / La Presse Canadienne Photo: Phil Zullo
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — L’homme arrêté pour l’attaque à la camionnette mortelle survenue lundi à Toronto a été membre des Forces armées canadiennes pendant deux mois l’an dernier et il était considéré comme une recrue qui performait sous la moyenne et qui ne s’adaptait pas bien à la vie militaire, selon une source au sein de l’armée.

Alek Minassian a été dans l’armée du 23 août au 25 octobre 2017, a révélé mardi Jessica Lamirande, une porte-parole du ministère de la Défense nationale.

L’individu n’avait pas terminé son entraînement de recrue et avait demandé d’être libéré après 16 jours.

Une source militaire a indiqué à La Presse canadienne qu’il avait étudié à l’École de leadership et de recrues des Forces canadiennes à Saint-Jean-sur-Richelieu, et qu’il n’avait pas reçu d’armes pendant sa formation.

Alek Minassian avait alors été évalué comme une recrue qui performait sous la moyenne, mais selon cette source, l’armée n’avait détecté aucun signe avant-coureur de la tragédie qui s’est jouée lundi à Toronto.

Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a confirmé qu’Alex Minassian avait été recruté par les Forces armées canadiennes.

Le ministre Sajjan a indiqué qu’aucun souci n’avait été exprimé lors du recrutement de l’homme et a assuré que le processus de recrutement de l’armée canadienne est rigoureux.

L’homme de 25 ans, qui est originaire de Richmond Hill en Ontario, été accusé de 10 chefs de meurtre au premier degré, mardi matin. Alek Minassian fait aussi face à 13 chefs de tentative de meurtre. Un chef additionnel de tentative de meurtre s’ajoutera à son dossier bientôt.

Un message «énigmatique»

Facebook a confirmé qu’une publication partagée largement sur les réseaux sociaux venait d’un compte au nom d’Alek Minassian. Dans ce message, l’auteur louangeait Eliott Rodger, qui avait tué six personnes avant de se suicider à l’Université de la Californie en 2014.

Le message parlait d’une «révolution incel». Eliott Rodger avait utilisé ce terme, signifiant célibataire involontaire (diminutif de «involuntarily celibate»), dans une vidéo qu’il avait partagée en ligne et dans laquelle il témoignait de sa haine envers les femmes.

Il est toutefois impossible de savoir qui utilisait le compte au nom d’Alek Minassian lorsque le message a été transmis.

Le sergent-détective Graham Gibson a fait mention de cette publication «énigmatique» lors de la conférence de presse à Toronto, mardi.

«Comme les médias l’ont rapporté, l’accusé aurait apparemment partagé un message énigmatique sur Facebook quelques minutes avant de conduire la camionnette louée», a-t-il déclaré.

«C’est une chose que nous considérerons dans l’enquête.»

Une porte-parole de Facebook a indiqué que le compte avait été supprimé depuis.

«Il n’y a absolument aucune place sur notre plateforme pour les gens qui commettent de tels gestes horribles», a écrit l’entreprise par courriel. «Nous avons trouvé et immédiatement supprimé le compte du suspect.»

L’enquête se poursuit

Le premier ministre Justin Trudeau a précisé que l’enquête sur l’incident était toujours en cours, mais qu’aucune preuve ne permettait de croire que l’attaque était liée au terrorisme. M. Saunders a réitéré mardi que la police évaluait absolument toutes les possibilités.

Alek Minassian a comparu mardi matin dans une salle d’audience bondée à Toronto, vêtu d’une combinaison blanche. Les seules paroles qu’il a prononcées pendant la brève audience ont été son nom.

Un homme que la police a identifié comme étant le père d’Alek Minassian était présent au palais de justice. L’individu a été assailli par les journalistes à sa sortie de l’établissement. Lorsqu’il s’est fait demander une déclaration à l’intention des familles des victimes, il a simplement dit: «Je suis désolé.»

La police a arrêté Alek Minassian quelques minutes après l’incident, survenu vers 13h30, lundi. Selon le chef de police de Toronto, Mark Saunders, les policiers ont procédé à son arrestation seulement sept minutes après le premier appel signalé au 911.

«L’information que j’ai, c’est qu’à partir du premier appel jusqu’au moment de l’arrestation, ce qu’on m’a dit et à plusieurs reprises, c’est qu’il y a eu un écart de sept minutes», a-t-il précisé en conférence de presse.

Mardi après-midi, la police avait établi un périmètre de sécurité dans le secteur entourant la maison où vivait Alek Minassian, à environ 20 minutes du lieu de l’attaque.

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