Soutenez

Un homme confondu avec le suspect de Toronto

Liam Casey, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Dans la foulée de l’attaque à la camionnette à Toronto, Alex Minassian a passé les 24 dernières heures à tenter d’expliquer à tout le monde que, non, ce n’est pas lui qui est soupçonné d’avoir conduit le véhicule ayant causé la mort de dix personnes.

Alex Minassian, âgé de 24 ans, porte un nom presque identique à celui d’Alek Minassian, âgé de 25 ans, qui fait maintenant face à dix chefs d’accusation de meurtre relativement au drame qui s’est déroulé lundi après-midi. Alek Minassian est aussi accusé de 13 tentatives de meurtre; un quatorzième chef s’ajoutera prochainement.

Autre similitude: les deux hommes vivent à Richmond Hill, en Ontario.

Peu de temps après l’attaque, Alex Minassian dit avoir été contacté par plusieurs médias américains qui croyaient parler au chauffeur de la camionnette arrêté par la police.

Son profil Facebook a été partagé de nombreuses fois sur les réseaux sociaux et il était présenté comme le suspect de la tragédie.

Mais l’unique lettre de différence qui sépare les deux hommes était importante pour Alex Minassian, qui dit n’avoir aucun lien avec le présumé meurtrier. Selon lui, ce nom est très commun en Arménie et en Iran.

C’est le réseau NBC qui l’a contacté en premier, lui et sa famille. Les autres médias ont suivi.

Sa famille était inquiète, a-t-il dit. «Ils savaient que j’étais innocent, mais ils craignaient les contrecoups», a-t-il indiqué.

Il n’a pas été aidé non plus par le fait que Facebook ait désactivé le compte d’Alek Minassian, lundi après-midi. Il était alors le seul Alex Minassian de Richmond Hill sur Facebook.

À 17 h, il en a eu assez. «Ce n’est pas moi. Je n’ai aucun lien. NBC, ABC, CBC, arrêtez de harceler mes amis et ma famille», a-t-il écrit dans une publication qui a reçu des milliers de mentions «J’aime» et plusieurs messages de soutien.

Mais il a reçu aussi environ 150 messages de gens du public qui le croyaient responsable de l’attaque.

«Pour la plupart, les erreurs sur la personne et les réactions négatives consistaient à me demander « pourquoi »», a-t-il précisé. «Les gens cherchent des réponses.»

Peu après 20 h, lundi, le chef de police de Toronto, Mark Saunders, a tenu une conférence de presse pour annoncer le nom de l’homme qui avait été arrêté. Et il l’a appelé par erreur Alex Minassian.

Les journalistes, qui étaient confus, ont demandé à M. Saunders d’épeler son nom. «A-L-E-X», a-t-il répondu.

«J’étais sous le choc», a déclaré Alex Minassian, qui regardait la conférence de presse avec sa famille.

Quelques minutes plus tard, la police de Toronto a corrigé son erreur sur Twitter pour préciser qu’elle avait arrêté Alek et non Alex Minassian.

«Je n’ai pas d’animosité envers M. Saunders, mais j’espérerais qu’ils fassent plus attention avant de nommer les suspects», a-t-il soutenu.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.