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Couillard défend les dépenses de son gouvernement lors d’une mission en Chine

Quebec Premier Philippe Couillard responds during question period Tuesday, April 24, 2018 at the legislature in Quebec City. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot Photo: Jacques Boissinot
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les frais de plus de 610 000 $ encourus par le gouvernement lors d’une récente mission en Chine sont tout à fait justifiés, a soutenu le premier ministre Philippe Couillard mercredi.

Questionné à ce sujet au Salon bleu par le député de Québec solidaire (QS), Amir Khadir, le premier ministre en a rajouté, en affirmant qu’il est important d’effectuer deux missions en Chine «de cette taille» dans un mandat.

M. Couillard s’est rendu une première fois dans l’Empire du Milieu en 2014 pour mousser le Plan Nord. Il y est retourné en janvier dernier pour promouvoir l’expertise du Québec en matière de culture et de divertissement, d’énergies vertes et de sports d’hiver.

Cette mission de sept jours en Chine a coûté plus de 610 000 $ aux contribuables québécois, selon les données obtenues par La Presse canadienne en vertu d’une demande d’accès à l’information.

Il s’agit d’une des missions les plus importantes — et certainement une des plus coûteuses — du gouvernement Couillard. À fortiori, le montant n’est que partiel, car plusieurs demandes d’information sont restées sans réponse.

Le ministère de l’Économie a dépensé à lui seul 484 523 $ notamment pour le déplacement de 11 de ses fonctionnaires. De ce montant, 316 932 $ sont attribuables à l’évènement «L’Effet Québec» qui s’est exposé pendant trois jours au Musée d’art moderne de Shanghai. Les sommes excluent certaines ententes de commandites et des frais de participation, a affirmé le ministère, sans toutefois donner de détails.

De son côté, le ministère des Relations internationales et de la Francophonie a dépensé au bas mot 125 618 $ pour cette mission en Chine. Cette somme couvre les dépenses du premier ministre, du ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), Stéphane Billette, d’une poignée de fonctionnaires du ministère, ainsi que du personnel des représentations du Québec en Chine.

Le gouvernement n’a pas fourni les coûts pour d’autres activités. Le montant de 610 000 $ n’inclut pas non plus les frais de l’équipe de sécurité, gardés confidentiels, ni ceux du photographe officiel du gouvernement, ou des employés de cabinet. L’épouse du premier ministre, Suzanne Pilote, a payé elle-même tous ses frais, a précisé le cabinet du premier ministre.

Mercredi, M. Khadir a exigé du chef du gouvernement qu’il dévoile le détail des dépenses de 610 000 $ encourues lors de son voyage, ce que le principal intéressé a soigneusement évité de faire.

«J’espérais vraiment avoir une question sur cette mission, a plutôt répondu M. Couillard. C’est une mission extraordinaire, on avait 140 organisations, c’est du jamais vu en Chine, énormément d’influence du Québec sur le plan économique, sur le plan culturel, des investissements de 264 millions $, alors je ne suis pas gêné du tout de mettre en rapport ces bénéfices pour l’ensemble du Québec avec les coûts d’une mission prolongée en Chine de grande ampleur.»

Le Québec intensifie ses rapports avec la Chine en raison du potentiel de marché que représentent les 300 millions de Chinois qui appartiennent à la classe moyenne. Selon le premier ministre, il faudra multiplier les missions au pays de Mao à l’avenir, et continuer «de le faire de cette façon».

Froissé, M. Khadir a insisté sur le besoin pour le gouvernement d’être transparent. «C’est le genre de rapport que font tous les travailleurs et travailleuses du Québec. Si vous faites un voyage pour votre compagnie de Montréal à Québec, vous ne pouvez pas dire: ‘Ça m’a coûté 400 piastres pis ça finit là’. On veut les détails», a-t-il insisté.

Plus de transparence

Les demandes pour plus de transparence affluent cette semaine à l’Assemblée nationale, si bien que mardi, les députés ont convenu de lever le voile d’opacité entourant les missions interparlementaires.

Ils ont ainsi adopté une motion à l’unanimité, suggérant à l’Assemblée nationale de publier un rapport détaillé des dépenses des députés après chacune de leurs missions diplomatiques.

Ces missions sont une occasion pour les députés, tous partis confondus, de voyager partout à travers le monde afin d’échanger avec d’autres Parlements sur divers enjeux tels que la culture, l’éducation et la place des femmes en politique.

M. Khadir a également demandé à ce que les députés publient leurs allocations de frais de logement, qui sont aussi payés par les contribuables.

Il s’est désolé de la réponse du député de la Coalition avenir Québec (CAQ), Simon Jolin-Barrette, qui a maintenu mercredi que son parti était prêt à dévoiler les frais de logement, en autant que «tous les partis les dévoilent en même temps».

«On veut que ce soit le même régime pour tout le monde, a-t-il dit. On va les dévoiler si les libéraux, si le Parti québécois veulent dévoiler aussi.»

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