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Informatisation de la justice: syndicats outrés

Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les deux grands syndicats de fonctionnaires, le SFPQ et le SPGQ, se disent outrés de voir que le ministère de la Justice va faire appel à l’entreprise privée pour l’informatisation du système judiciaire, compte tenu des «dérapages» et de la «perte de contrôle» actuels en matière informatique.

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a annoncé mardi une modernisation du système judiciaire qui prévoit entre autres «l’acquisition d’une solution commerciale» pour améliorer l’administration des services de justice. Les requêtes, éléments de preuve, rôles et autres documents doivent notamment être placés sur support informatique.

«Nos analystes en procédés informatiques tirent la sonnette d’alarme depuis des mois à cause de la désorganisation qui a lieu, de l’improvisation, du dérapage total et de la perte de contrôle de nos systèmes informatiques», a tonné Richard Perron, président du Syndicat des professionnels du gouvernement, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

«Les réunions patronales-syndicales pour essayer de trouver des solutions aux problèmes se succèdent. Et là, on nous lance de la poudre aux yeux en disant « on va tout donner ça au privé et tout va se régler ». C’est pas comme ça que ça fonctionne», s’est exclamé M. Perron.

Au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec aussi, le président général Christian Daigle affirme ne pas comprendre que le gouvernement n’ait pas tiré de leçons du passé en matière d’informatique.

«C’est le jour de la marmotte; je n’en reviens pas; c’est exaspérant. Ils disent qu’ils ont appris du passé, c’est complètement le contraire de ce qu’on constate. Ils n’ont pas appris du passé; ils sont encore dépendants des ressources externes», a-t-il critiqué.

«S’ils pensent que ça va bien aller comme ça, ils se mettent le doigt dans l’oeil, à 100 pour cent», s’est-il exclamé.

Interrogée sur ce recours au privé, mardi, la ministre avait répondu que le ministère n’avait pas l’expertise requise pour procéder lui-même à l’informatisation nécessaire.

«C’est ce qui est le plus préoccupant. Ça fait des années et des années qu’on leur demande d’embaucher des gens et ils ne sont pas capables de le faire», a déploré M. Daigle.

Québec a annoncé 500 millions $ sur cinq ans pour procéder à la modernisation du système judiciaire. Celle-ci prévoit aussi d’autres aspects, comme un guichet unique pour le citoyen, une multiplication des visioconférences entre les palais de justice et les établissements de détention, de même que le programme des mesures de rechange, qui permettra à un accusé qui se reconnaît coupable de certaines infractions de réparer les torts qu’il a causés par des travaux communautaires.

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