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Des astronomes découvrent une collision galactique

B. Saxton / La Presse Canadienne Photo: B. Saxton
Alison Auld, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HALIFAX — Des astronomes ont découvert les premiers instants d’un gigantesque «carambolage cosmique» dans un coin reculé et jusqu’à présent inconnu de l’univers.

Cela pourrait marquer la naissance d’une des structures les plus titanesques du cosmos.

L’équipe d’astronomes canadiens et internationaux a réalisé cette découverte stupéfiante à l’aide un puissant télescope chilien. Leurs images montrent «la collision imminente de 14 jeunes galaxies gorgées d’étoiles» qui formeront un gigantesque amas de galaxies.

La recherche publiée dans les pages du prestigieux journal scientifique Nature explique que ce «proto-amas» se trouve à 12,4 milliards d’années-lumière de nous — ce qui signifie que sa lumière est partie en direction de la Terre quand l’univers était âgé de seulement 1,4 milliard d’années.

Un astrophysicien de l’Université Dalhousie à Halifax, Scott Chapman, a expliqué par voie de communiqué que le fait d’avoir capturé les affres de la formation d’un énorme amas de galaxies est «spectaculaire» en soi.

Il prévient ensuite que le fait que cet événement se soit produit si tôt dans l’histoire de l’univers présente «un problème formidable» en ce qui concerne notre compréhension actuelle de la manière dont les structures se forment dans l’univers.

Jusqu’à présent, a dit M. Chapman, les astrophysiciens supposaient que des «proto-amas» aussi gigantesques que celui-ci auraient mis beaucoup plus de temps à se former. Cette formation renverse toutefois cette théorie puisque le tout s’est déroulé très rapidement, dans un espace qui ne fait qu’environ trois fois la taille de la Voie lactée.

Les amas de galaxies seraient le plus gros objet de l’univers connu et leurs masses seraient comparables à 1000 milliards de soleils, selon l’étude. Ils sont liés par la gravité et peuvent renfermer un millier de galaxies, de la matière noire, des trous noirs en pleine expansion et du gaz dont la température peut surpasser le million de degrés.

Les auteurs de l’étude croient que cette découverte pourrait jeter un nouvel éclairage sur la formation des amas de galaxies dans des environnements où on retrouve des gaz ionisés surchauffés.

«Comment cet assemblage de galaxies est devenu aussi gros aussi rapidement est un peu mystérieux — ça ne s’est pas assemblé graduellement pendant des milliards d’années, comme les astronomes s’y seraient attendus, a dit Tim Miller, un des coauteurs de l’étude et un doctorant de l’Université Yale. Cette découverte offre une occasion incroyable d’étudier comment les amas de galaxies et leurs galaxies énormes se sont rassemblés dans ces environnements extrêmes.»

L’amas de galaxies — qui a été baptisé SPT2349-56 — n’était qu’une tache lumineuse quand il a été repéré pour la première fois en 2010, par le South Pole Telescope en Antarctique. Les chercheurs y sont ensuite revenus avec le télescope chilien ALMA, et ils ont éventuellement déterminé que cette tache était en fait 14 galaxies situées à 90 pour cent de l’univers observable.

Les chercheurs ont constaté que ses galaxies individuelles donnent naissance à des étoiles jusqu’à 1000 fois plus rapidement que la Voie lactée.

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