Soutenez

Québec réclame un lieutenant politique

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le gouvernement du Québec ne veut plus se contenter de Justin Trudeau comme ministre des Affaires intergouvernementales.

Il demande à ce que le premier ministre canadien, qui cumule plusieurs fonctions, nomme un véritable lieutenant politique pour le Québec.

C’est le ministre québécois des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier, qui a porté ce message devant les journalistes, mercredi.

En point de presse à l’Assemblée nationale pour discuter de la mise en oeuvre de la politique d’affirmation du Québec, il a pressé Justin Trudeau de nommer un ministre responsable des relations avec le Québec.

«Honnêtement, ce serait utile, a déclaré M. Fournier. Traditionnellement, il y avait des lieutenants.»

Le bureau du premier ministre Trudeau n’a pas tardé à réagir. Le premier ministre «est toujours prêt à discuter avec les provinces sur les questions qui préoccupent leurs citoyens», a déclaré l’attachée de presse Chantal Gagnon.

«Le gouvernement fédéral est formé d’une forte représentation du Québec qui travaille sans relâche pour ses concitoyens et le premier ministre a une excellente relation avec le premier ministre (Philippe) Couillard», a-t-elle ajouté.

Le Québec a dû hausser le ton face à Ottawa au cours des derniers mois, notamment en matière d’immigration, de légalisation du cannabis et de pétrole.

«Il va toujours y avoir des conflits dans différents dossiers, a affirmé M. Fournier. L’important, c’est de pouvoir exposer comment on le voit et d’espérer qu’au fur et à mesure, on finit par mieux se faire comprendre.»

Mercredi, le ministre a présenté son Plan d’action 2018-2022 pour la mise en oeuvre de la politique d’affirmation du Québec. Il est assorti d’une enveloppe de 2,4 millions $.

Essentiellement, l’objectif est de mieux faire connaître le Québec et sa spécificité, pour accroître son rayonnement dans les sphères économiques, sociales, universitaires et culturelles, et assurer la défense de ses compétences.

La politique d’affirmation du Québec — qui a été dévoilée le 1er juin dernier et qui s’intitule «Québécois, c’est notre façon d’être Canadiens» — reconnaît que les modifications constitutionnelles sans crise ne seront possibles que lorsque les Québécois et les autres Canadiens se connaîtront mieux et auront multiplié leurs liens de solidarité.

Depuis le dépôt de la politique, il y a eu un «dégel», a déclaré M. Fournier, qui dresse un bilan positif de son action.

Refusant de reprendre l’image du fruit qui mûrit pour décrire les chances que le Québec signe la Constitution, il a plutôt évoqué le besoin pour les provinces de continuer «d’arroser la plante» et «d’engraisser la terre».

Selon lui, la politique d’affirmation du Québec a permis de passer «du tabou et du silence» à la création de moult forums de discussion sur la place du Québec au sein du Canada, notamment dans les universités canadiennes. «Il y a comme une reprise d’intérêt pour la chose», a-t-il dit.

Enfin, une meilleure compréhension entre provinces facilitera les relations économiques, a plaidé le vétéran politicien, qui souligne que le Québec brasse plus d’affaires avec Terre-Neuve et le Nouveau-Brunswick qu’avec l’Italie et la France.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.