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Pour obtenir des engagements, les écologistes visent des comtés «chauds»

Photo: Mario Beauregard/Métro

En vue des élections provinciales de l’automne, 11 groupes environnementaux ont présenté dimanche 23 revendications en matière de climat et d’écologie. Quatre organismes vont encore plus loin, souhaitant mobiliser leurs membres dans une série de «circonscriptions chaudes».

«C’est une démarche non-partisane, a assuré le directeur principal d’Équiterre, Steven Guilbeault. On ne va pas dire aux gens :“Votez X ne votez pas Y”. L’objectif c’est que l’ensemble des partis politiques prennent le plus d’engagements possibles en faveur de la protection de l’environnement.»

M. Guilbeault a indiqué que cette coalition représentait «une première», car «la situation est de plus en plus critique et nécessite une intervention de plus en plus musclée de la part de nos dirigeants».

Équiterre, la Fondation David Suzuki, le Fonds mondial pour la nature (WWF) et Nature Québec souhaite donc mobiliser, via le site vireauvert.org, «environ un quart de million de sympathisants» pour que les politiciens prennent des engagements concrets. «Ces gens n’ont pas été mobilisés durant les campagnes électorales pour parler d’une seule voix. On veut une force d’action sur le terrain», a affirmé le directeur général pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand.

Celui-ci a qualifié l’élection provinciale de l’une «des plus serrées de l’histoire du Québec». Ainsi, 23 circonscriptions chaudes ont été identifiées dont Rosemont, Westmount-Saint-Louis, Maurice-Richard, Mercier, Laurier-Dorion et Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.

Les quatre organismes soutiendront donc des groupes locaux de citoyens qui souhaitent faire valoir leurs demandes locales en matière d’environnement aux différents candidats.

Jacques Lebleu, membre du groupe Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC), a indiqué que son groupe s’était beaucoup investi au dernier scrutin fédéral pour obtenir notamment des engagements des candidats contre le projet Énergie-Est. «Les citoyens peuvent arrêter des projets qui, comme Énergie-Est, sont nuisibles pour l’environnement», a-t-il plaidé.

M. Lebleu souhaite cette fois interpeller les candidats de Maurice-Richard, d’Acadie et de Saint-Laurent sur l’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent et plus localement sur le projet de prolongement de l’autoroute 19. «Nous déplorons le soutien de trois partis au prolongement sous forme d’autoroute classique. Il n’y a pas de réinvestissement important en terme de transport collectif, a-t-il dénoncé. Les alternatives n’ont pas été écoutées.»

«Dans le contexte d’une élection serrée, avoir quelques centaines d’électeurs pour qui l’environnement est la question de l’urne peut faire pencher la balance. On pense que ça nous donne une influence supplémentaire pour obtenir des engagements ambitieux des candidats.» – Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki.

Parmi ces engagements ambitieux, les onze groupes environnementaux souhaitent notamment une interdiction totale de construction ou d’agrandissement d’infrastructures liées aux énergies fossiles et la fin des subventions versées pour ces énergies.

«D’ici 2030, dans la grande région de Montréal et à Québec, il est proposé d’atteindre une part modale de 50% en faveur des transport actifs et collectifs», a illustré la directrice pour le Québec de WWF, Sophie Paradis. Selon les derniers chiffres, 65,1 % des navetteurs utilisent la voiture dans la région métropolitaine.

La coalition écologiste propose aussi d’investir 1% du budget des projets d’infrastructures en «infrastructures naturelles». «On investit beaucoup en infrastructures. Dans le béton on est très bon, mais quand on le fait, on n’investit pas autour dans la protection des milieux naturels qui réduiraient la pression sur nos infrastructures notamment les égouts pluviaux», a affirmé M. Mayrand. Celui-ci a rappelé que la disparition de milieux humides avait accentué le risque d’inondations au Québec.

Cette politique du 1% est inspirée de celle déjà présente en culture qui stipule que chaque projet d’infrastructures doit consacrer 1% de son budget à des œuvres d’art. «Fort probablement que ça prendrait plus que 1%, mais au moins on forcerait les ingénieurs à intégrer le vert dans le gris et on aurait des gains importants», a continué Karel Mayrand.

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