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Des blocs opératoires vétustes au Québec, selon la vérificatrice générale

L'urgence de l'hôpital Notre-Dame Photo: Charlotte Lopez | TC Media
Caroline Plante, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les chirurgies au Québec pourraient être mieux gérées et pratiquées dans des milieux plus salubres, selon la vérificatrice générale.

Dans son rapport printanier, Guylaine Leclerc constate que certaines chirurgies urgentes ne sont pas réalisées rapidement, tandis que d’autres, moins urgentes, le sont.

Selon les cibles fixées par le ministère de la Santé, les patients atteints d’un cancer doivent être opérés à l’intérieur de 28 jours, et ceux atteints d’autres maladies, à l’intérieur de six mois.

Un non-sens, croit la vérificatrice générale, qui recommande au ministre de revoir ses cibles en fonction de l’urgence de réaliser la chirurgie.

«C’est stressant pour les patients, a déclaré Mme Leclerc en conférence de presse à l’Assemblée nationale, mercredi. Il y a différentes maladies qui ne sont pas nécessairement un cancer mais qui doivent être traitées de façon urgente, alors ce sont ces chirurgies-là qu’on dit qui devraient être considérées dans des cibles peut-être plus courtes.»

Cela étant dit, environ 40 pour cent des chirurgies oncologiques ont été réalisées après plus de 28 jours, se désole-t-elle.

Par ailleurs, la vérificatrice générale a audité trois hôpitaux du Québec, soit l’Hôpital de Chicoutimi, l’Hôpital général juif à Montréal et l’Hôpital régional de Saint-Jérôme.

Elle a constaté que les blocs opératoires à Chicoutimi et à Saint-Jérôme sont vétustes: manque d’espace, manque de ventilation, corridors encombrés et, surtout, croisement du matériel stérilisé avec celui qui n’est pas stérilisé. «C’est certain qu’il y a des risques d’infection», a-t-elle prévenu.

La gestion de la préadmission des patients, le fonctionnement journalier au bloc opératoire ainsi que l’utilisation des salles d’opération et de la salle de réveil pourraient aussi être améliorés dans les trois centres hospitaliers.

Toujours selon le rapport, sur une période de six ans, le nombre de chirurgies a augmenté de 5,5 pour cent au Québec, comparativement à une croissance des dépenses de 17,9 pour cent et à une hausse de rémunération des chirurgiens et des anesthésiologistes de 35,2 pour cent.

C’est un rapport «dévastateur» qui démontre «l’échec libéral», a martelé, mercredi, la porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de santé, Diane Lamarre.

«Est-ce que le ministre de la Santé peut nous expliquer pourquoi la seule chose qui s’est améliorée dans les chirurgies, c’est la rémunération des médecins?» a-t-elle demandé au Salon bleu.

Gaétan Barrette a répondu que si la vérificatrice avait pris en compte les nouveaux investissements de son gouvernement en santé, «qui ont fait en sorte que 22 000 chirurgies de plus ont été faites», cela aurait donné un total de 657 000 chirurgies. «On s’approcherait de 10 pour cent d’augmentation», s’est-il défendu.

Dans son rapport, Mme Leclerc recommande entre autres au ministre de revoir le mode de financement dans les hôpitaux pour qu’il soit en lien avec les besoins réels des patients. Actuellement, le financement des services chirurgicaux est plutôt établi sur une base historique, a-t-elle rappelé.

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