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Les TCA déplorent l'absence de progrès

Ross Marowits - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA), Ken Lewenza, a affirmé vendredi n’avoir réalisé aucun progrès lors des négociations avec les trois grands constructeurs automobiles, alors que se poursuit le compte à rebours vers une grève.

«Après trois semaines et demie de rencontres intenses, les compagnies adoptent la même position qu’au premier jour», a déploré M. Lewenza, vendredi après-midi, lors d’une pause entre deux séances de négociation.

General Motors, Ford et Chrysler campent sur leurs positions, refusant de revenir sur leurs propositions afin de réduire leurs coûts fixes, affirme le syndicat.

Les demandes des constructeurs incluent l’élimination des indemnités de vie chère, la mise en place d’un régime de retraite à cotisations déterminées pour les employés actuels, et la mise en place d’une rémunération n’atteignant jamais le sommet pour les nouveaux employés.

Selon M. Lewenza, les constructeurs ont réagi de façon défavorable à la plus récente offre des TCA, qui ont proposé des concessions, en particulier en ce qui a trait aux conditions de travail des nouveaux employés, dans l’espoir de s’assurer d’investissements garantis au Canada.

«Nous avons fait preuve de flexibilité, mais ils sont fermement demeurés sur leurs positions», a affirmé M. Lewenza.

Le dirigeant a indiqué que les TCA n’avaient pas dans leur mire les profits records de GM et Ford ou encore le redressement presque miracle opéré par Chrysler.

«Nous affirmons seulement que nous voulons quelques modestes améliorations», a-t-il dit.

Le syndicat se prépare à déclencher une grève, lundi à 23h59, mais M. Lewenza a affirmé que l’échéance pouvait être déplacée en cas de progrès lors des négociations.

Par ailleurs, l’agence de notation Moody’s, qui couvre le secteur automobile, croit que même une courte grève des travailleurs canadiens de l’industrie pourrait être «douloureuse» et nuire à la faible croissance économique du pays pendant des mois.

Mark Hopkins, analyste chez Moody’s Analytics, estime que même un arrêt de travail d’une durée d’une semaine pourrait mettre en péril la croissance canadienne et perturber les chaînes d’approvisionnement nord-américaines ainsi que les ventes au détail durant le quatrième trimestre.

Les constructeurs automobiles cherchent à réduire les coûts de la main-d’oeuvre en raison de la hausse des frais liés aux soins de santé et parce que la vigueur du dollar canadien nuit à leur capacité concurrentielle.

En juin, General Motors a annoncé avoir l’intention de fermer l’an prochain son usine d’Oshawa, en Ontario, ce qui se traduira par l’élimination de 2000 emplois directs. La fermeture projetée survient alors que le géant de l’automobile reprend la production à l’ancienne usine d’assemblage Saturn de Spring Hill, au Tennessee.

Moody’s a souligné que le secteur automobile constituait l’un des aspects positifs de l’industrie canadienne de la fabrication.

Le matériel de transport a été responsable de plus des trois quarts de la croissance du secteur de la fabrication au pays lors de la période de 12 mois ayant pris fin en juin. Le redressement opéré par les trois géants de Detroit a contribué à la forte croissance de la fabrication en Ontario, ce qui a plus que compensé le ralentissement du rythme des envois en provenance du Québec et de la Colombie-Britannique, a écrit M. Hopkins dans un rapport.

De son côté, l’agence de notation DBRS a dit croire qu’une grève — s’il y en a une — ne serait probablement pas longue et ne causerait pas trop de tort à General Motors et Ford.

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