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Violences à Gaza: le Canada réclame une enquête

Israeli police officers stand guard as Palestinian women protest outside the Damascus Gate in Jerusalem Old City, Thursday, Dec. 7, 2017. Clashes between hundreds of Palestinian protesters and Israeli troops erupted across the West Bank on Thursday while demonstrators in Gaza burned posters of President Donald Trump and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, as well as Israeli and U.S. flags. (AP Photo/Ariel Schalit) Photo: AP Photo/Ariel Schalit
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Canada emboîte finalement le pas à ses alliés européens et demande le déclenchement immédiat d’une enquête indépendante sur les violences dans la bande de Gaza.

«L’emploi présumé d’une force excessive et de munitions réelles est inexcusable. Il est impératif d’éclaircir les faits concernant la situation à Gaza», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau par voie de communiqué, mercredi.

«Le Canada réclame qu’une enquête indépendante soit réalisée immédiatement afin d’évaluer la situation sur le terrain, notamment la violence, l’incitation à la violence, et l’emploi de force excessive», a-t-il signalé dans la déclaration transmise par son bureau.

«Le Canada est prêt à contribuer à cette enquête. Nous travaillerons de près avec nos partenaires internationaux et au sein d’organismes internationaux afin de répondre à cette grave situation», a ajouté Justin Trudeau.

Ottawa avait pointé du doigt le Hamas pour son «implication» dans les violences, par la bouche de l’attaché de presse de la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, lundi.

Au Parti conservateur, le chef Andrew Scheer a reproché au premier ministre canadien de ne pas avoir blâmé le Hamas, à qui «cette situation est due en grande partie», a-t-il soutenu.

«En condamnant les forces israéliennes, Justin Trudeau ignore le rôle que l’organisation terroriste qu’est le Hamas joue dans l’incitation à ces affrontements», a-t-il déclaré mercredi par voie de communiqué.

«En répondant à ces événements seulement par des critiques d’Israël, Justin Trudeau échoue une fois de plus pour les Canadiens sur la scène mondiale», a dénoncé le leader de l’opposition officielle.

L’absence d’une référence au Hamas a aussi ulcéré le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA).

«Nous sommes profondément déçus que le gouvernement ignore la responsabilité directe du Hamas dans les violences récentes à la frontière entre Israël et Gaza», a réagi le pdg de l’organisation, Shimon Koffler Fogel.

«Pour les Israéliens et la communauté juive, les victimes palestiniennes sont une douloureuse tragédie. Pour le Hamas, les victimes palestiniennes sont une réussite révoltante de relations publiques», a-t-il ajouté.

La demande du gouvernement canadien survient deux jours après les violents heurts entre Palestiniens et soldats israéliens dans la bande de Gaza le jour de l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.

Les tirs des soldats de Tsahal ont fait au moins 59 morts et 2700 blessés parmi les Palestiniens au cours de cette seule journée, la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre éclair de l’été 2014.

La journée de manifestation du lundi s’inscrivait dans le cadre d’une campagne du Hamas pour mettre fin au blocus qui afflige le petit territoire palestinien et ses deux millions d’habitants depuis une décennie.

Plusieurs alliés du Canada, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni ainsi que d’autres pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies, ont réclamé la tenue d’une enquête indépendante sur le carnage de lundi.

Les États-Unis ont cependant utilisé leur veto à titre de membre permanent pour bloquer, lundi, l’adoption d’un communiqué appelant à l’ouverture d’une investigation.

Canadien blessé

Un médecin canadien qui se trouvait dans la bande de Gaza, Tarek Loubani, a été blessé lundi alors qu’il tentait d’offrir des secours, une information que le premier ministre Trudeau dit avoir accueillie «avec consternation».

Ottawa tâche de déterminer «comment un citoyen canadien a pu être blessé», a-t-il signalé.

«Nous sommes en contact avec les autorités israéliennes pour mieux comprendre comment ces événements ont pu se produire», a indiqué le premier ministre.

La ministre Chrystia Freeland a écrit mercredi après-midi sur Twitter qu’elle s’était entretenue au téléphone avec Tarek Loubani en matinée.

«Nous faisons tout notre possible pour l’aider», a-t-elle souligné.

«Merci, madame la ministre, pour votre travail visant à assurer ma sécurité afin que les Canadiens puissent poursuivre le travail humanitaire sans crainte de se faire tirer comme je l’ai été», lui a répondu le docteur Tarek Loubani sur le même réseau social.

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