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Alertes sur téléphone: des failles à corriger

Un téléphone cellulaire
Photo: iStock

TORONTO — La technologie nécessaire pour corriger certaines failles techniques dans le système canadien d’alerte sur les téléphones cellulaires est disponible, avancent des experts après les résultats mitigés d’un test la semaine dernière en Ontario.

Le programme «En Alerte», qui fait sonner une alarme sur les téléphones connectés à un réseau LTE en cas de crise, pourrait être plus efficace, d’après Cosmin Munteanu.

«L’approche qu’on adopte avec les appareils mobiles est la même qu’en 1940, lorsqu’il y avait des sirènes sur les bâtiments», raille le professeur en informatique à l’Université de Toronto.

Grâce aux téléphones intelligents, il serait pourtant possible d’ajuster l’alarme, soit sa sonorité et la couleur affichée sur l’écran, selon la nature de l’urgence à signaler, fait-il valoir.

Avec le système actuel, les gens qui entendent l’alarme correspondant, par exemple, à la disparition d’un enfant, mais qui n’ont pas l’occasion de lire le message associé pourraient se croire eux-mêmes en danger, illustre-t-il.

En fait, plusieurs corps de police ontariens ont reçu des plaintes en ce sens la semaine dernière après une alarme liée à une alerte Amber déclenchée à proximité de Thunder Bay.

Après avoir sonné une première fois, l’alarme a retenti de nouveau, cette fois accompagnée d’un texte en français.

Ce jour-là, l’alarme a sonné à deux autres reprises, une fois dans chaque langue officielle, pour annoncer que l’enfant avait été retrouvé sain et sauf.

L’affaire a soulevé des questions quant à l’inclusion des alertes Amber dans ce système, dont il est impossible de se retirer au Canada tel que décrété par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

«Si quelqu’un à Toronto est alerté quant à un enfant enlevé ou disparu à Thunder Bay, il ne peut pas être d’une grande aide», souligne John Rainford, le directeur de The Warning Project, un organisme fondé par des experts en communications d’urgence.

«Mais aussi, cette personne à Toronto se dit  »OK, la prochaine fois que mon téléphone fait ce bruit bizarre, je m’en fous »», s’inquiète M. Rainford.

Un système similaire est en place aux États-Unis, mais les Américains ont la possibilité de modifier leurs paramètres de téléphone afin de seulement recevoir certaines notifications. Ils ne peuvent toutefois pas refuser de recevoir des directives de la Maison-Blanche.

«Il faut trouver ce bel équilibre entre alerter les gens au sujet de plein de problèmes, ce qui est bien parce qu’ils sont alors conscients que si leur cellulaire fait ce bruit bizarre, quelque chose d’anormal est en train de se produire, et le faire trop souvent», expose John Rainford.

Il se réjouit néanmoins que les autorités canadiennes rencontrent ces pépins maintenant, et non durant une crise majeure.

«On veut faire ça quand il n’y a pas beaucoup de vies en jeu», résume-t-il.

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