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Trans Mountain: la Colombie-Britannique poursuit l’Alberta

JONATHAN HAYWARD / La Presse Canadienne Photo: Jonathan Hayward/La Presse canadienne

VICTORIA — Le conflit entre la Colombie-Britannique et l’Alberta ne cesse de s’envenimer. Quelques heures après que la première ministre albertaine Rachel Notley eut annoncé qu’elle ne participerait pas à une rencontre avec les premiers ministres de l’Ouest, la Colombie-Britannique a fait savoir qu’elle se tournerait vers les tribunaux pour contester une loi du gouvernement albertain.

Le gouvernement britanno-colombien réclame une injonction et un dédommagement de la part du gouvernement albertain, qui a récemment adopté une loi pour limiter ses exportations de carburant vers la province voisine.

Le procureur général David Eby a annoncé mardi le dépôt d’une requête à la Cour du Banc de la Reine de l’Alberta afin de contester la constitutionnalité de la «Loi pour préserver la prospérité économique du Canada» («Preserving Canada’s Economic Prosperity Act»).

La requête plaide que cette loi a été délibérément adoptée pour nuire à la Colombie-Britannique.

La première ministre de l’Alberta avait lancé les hostilités, la veille, en disant qu’elle ne participerait pas à une réunion des premiers ministres de l’Ouest, jugeant que son temps était mieux investi en restant dans sa province.

En conférence de presse à Edmonton, mardi, Mme Notley a dit qu’elle préférait rester chez elle pour travailler à ce que le projet d’oléoduc Trans Mountain aille de l’avant.

«Alors qu’ils seront à la rencontre des premiers ministres à parler de comment dépenser cet argent, je serai ici en Alberta à parler de comment nous pouvons gagner cet argent», a-t-elle lancé.

Mme Notley a toutefois souligné que ces enjeux étaient quand même importants pour la province. L’Alberta sera représentée à la rencontre par la vice-première ministre et ministre de la Santé, Sarah Hoffman.

«L’assurance médicaments ne pousse pas dans les arbres. Pour protéger et améliorer les choses qui sont importantes pour les gens, dont l’assurance médicaments, nous avons besoin d’une économie nationale forte qui fonctionne», a-t-elle ajouté.

En annonçant sa décision, lundi, Mme Notley s’était montrée particulièrement sévère à l’égard du gouvernement britanno-colombien. «Il serait surréel et exceptionnellement borné que qui que ce soit pense que nous puissions discuter poliment d’assurance médicaments et de cannabis lorsque l’un des joueurs est en train d’étouffer le poumon économique de la province et du pays», avait-elle écrit sur Twitter.

Le bureau du premier ministre britanno-colombien a indiqué que John Horgan se rendrait pour sa part à Yellowknife comme prévu, en ayant en tête le projet d’assurance médicaments.

Les deux provinces sont à couteaux tirés depuis de nombreuses semaines concernant l’éventuelle expansion de l’oléoduc Trans Mountain.

L’entreprise Kinder Morgan, qui est responsable du projet, a cessé toutes ses dépenses non essentielles jusqu’à ce qu’elle reçoive la garantie qu’elle peut entreprendre les travaux sans délai. La compagnie a donné aux autorités gouvernementales jusqu’au 31 mai pour lui fournir ces garanties.

D’autres premiers ministres de l’Ouest ont commencé à prendre position dans ce débat qui divise le Canada.

«C’est un enjeu très controversé et important», a déclaré le premier ministre du Manitoba, Brian Pallister.

«En même temps, un oléoduc qui aurait une très grande valeur pour l’économie canadienne, et qui a passé à travers tout le processus règlementaire, qui est onéreux, qui est maintenant bloqué par les gestes de la Colombie-Britannique (…) souligne la nécessité pour nous d’avoir un système basé sur les règlements au Canada», a-t-il soutenu.

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