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Trans Mountain: aucun autre investisseur en vue

JONATHAN HAYWARD / La Presse Canadienne Photo: Jonathan Hayward/La Presse canadienne

CALGARY — À seulement une semaine de la date butoir fixée par Kinder Morgan, qui menace de renoncer à l’expansion de son oléoduc Trans Mountain, aucune autre entreprise n’a manifesté son intérêt de reprendre les rênes du projet.

Les observateurs et analystes demeurent déconcertés par l’affirmation du ministre des Finances, Bill Morneau, la semaine dernière, selon laquelle «plusieurs autres investisseurs seraient prêts à reprendre ce projet». Le ministre Morneau a tenu ces propos après que le gouvernement fédéral eut annoncé qu’il offrirait «une indemnité» pour garantir que le projet sera mené à terme.

Lundi, Kinder Morgan a dit n’avoir rien à ajouter à la déclaration de son chef de la direction, qui a réitéré la semaine dernière que les autorités fédérales ont jusqu’au 31 mai pour lui assurer que le projet pourra aller de l’avant. Même si les discussions se poursuivent, «nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde», a alors signalé Steve Kean.

Il est difficile de deviner quelle entreprise pourrait prendre le relais sans plus de détails sur les offres présentées par Ottawa et possiblement par le gouvernement albertain, indique le directeur du RS Energy Group à Calgary.

Samir Kayande explique que plus les offres sont alléchantes, plus la liste d’investisseurs potentiellement intéressés serait longue.

«Les gouvernements se trouvent un peu dans une position difficile parce que si qui que ce soit intervient, ça leur prendra des mois ou peut-être même plus pour lancer toute l’opération», expose-t-il.

Les autorités fédérales prétendent que l’appel à d’autres investisseurs et leurs propositions d’indemnités leur apportent un avantage dans les négociations avec Kinder Morgan, mais un ancien dirigeant de l’entreprise texane se montre sceptique.

Dennis McConaghy souligne qu’une conclusion des travaux au-delà de 2020 constituerait un «désastre politique» tant pour Bill Morneau que pour la première ministre albertaine, Rachel Notley, qui ont tous deux mis leur réputation en jeu.

«Cette entente doit se faire avec Kinder Morgan si le but est de mettre le pipeline en service d’ici 2020», avance-t-il.

«Le projet est essentiellement une expansion et un désengorgement d’un oléoduc existant, donc c’est très difficile à construire sans la vente de l’actif original de Trans Mountain, une perspective bien sûr très compliquée», précise l’analyste de l’industrie.

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