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G7: 3,8 milliards $ pour l'éducation des filles

From left, President of the European Council Donald Tusk, British Prime Minister Theresa May, German Chancellor Angela Merkel, U.S. President Donald Trump, Canadian Prime Minister Justin Trudeau, French President Emmanuel Macron, Japanese Prime Minister Shinzo Abe, Italian Prime Minister Giuseppe Conte and President of the European Commission Jean-Claude Juncker pose for the family photo at the G-7 summit, Friday, June 8, 2018, in Charlevoix, Canada. (AP Photo/Evan Vucci) Photo: AP
Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Les 21 femmes du conseil consultatif sur l’égalité des sexes espéraient un engagement concret au Sommet du G7. Elles l’auront obtenu.

Le gouvernement Trudeau a annoncé samedi qu’il avait réussi à convaincre plusieurs pays, membres ou non du G7, de verser en tout 3,8 milliards $ pour l’éducation des filles qui vivent dans des pays en crise ou en conflit. Cet engagement de trois ans inclut 400 millions $ sur trois ans du Canada, dont la moitié provient d’une nouvelle enveloppe.

Le montant total qui devait d’abord atteindre 2 milliards $ a presque doublé au cours de la journée.

La conférence de presse de la ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, a d’ailleurs été retardée de plusieurs heures pour convaincre à l’arraché l’Union européenne et le Japon de se joindre à cette initiative à laquelle prennent aussi part l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Banque mondiale.

L’argent servira à financer l’éducation des filles dans les camps de Royinghas au Bangladesh, en Syrie ou dans certains pays d’Afrique et pourrait être utilisé non seulement pour payer des classes, des enseignants, mais aussi les conditions de vie de ces filles qui évoluent dans un environnement où leur sécurité est précaire.

«C’est évident que quand on parle d’éducation, on parle de salles de classe, on parle de professeurs qui ont les compétences pour enseigner, mais on dit aussi qu’il faut s’assurer que les filles puissent se rendre en classe, a-t-elle expliqué. Donc, l’une des choses c’est que les filles ne soient pas enceintes à 12 ans. Alors, il faut lutter contre les mariages d’enfants précoces et forcés. Il faut lutter contre la violence sexuelle.»

Le montant deux fois plus élevé que ce que demandait une coalition formée de 30 organismes non gouvernementaux. Ceux-ci espéraient un engagement de 1,3 milliard $ US (environ 1,7 milliard $ CAN). L’argent devrait pouvoir aider 8,67 millions de filles un peu partout dans le monde, ont-ils avancé.

«Quand une crise ou une catastrophe arrive, l’éducation est souvent le premier service à être suspendu et le dernier à être rétabli, mais le droit à l’éducation est aussi fondamental que le droit à de la nourriture ou à un abri», a souligné le président-directeur général d’Unicef Canada, David Morley, qui ne cachait pas sa joie durant la conférence de presse.

L’annonce de Mme Bibeau a également été saluée par l’organisme de lutte contre la pauvreté One Campaign fondée par le chanteur de U2, Bono.

Le conseil consultatif sur l’égalité des sexes — thème principal du G7 — avait suggéré aux dirigeants de soutenir l’éducation primaire et secondaire dans les pays en développement pour que les filles obtiennent au moins 12 ans de scolarité gratuite.

Un deuxième engagement a été pris lors du Sommet du G7 par les institutions de financement du développement des pays membres, comme FinDev au Canada. Ils ont promis de lever 3 milliards $ US d’ici 2020 pour soutenir des activités économiques qui amélioreront la vie des femmes dans les pays en voie de développement.

L’accès à de l’électricité abordable est un exemple donné par le directeur général de l’agence canadienne crée en janvier, Paul Lamontagne. Environ 4 millions de femmes et de filles par année meurent asphyxiées par les émanations du combustible utilisé pour produire de l’électricité dans les pays en voie de développement, a-t-il remarqué.

Pour sa part, la directrice générale d’Oxfam Québec a déclaré :

« Nous sommes heureux que cet engagement, proposé par le Canada, s’attaque à certains des obstacles qui empêchent les femmes et les filles en situation de conflit de recevoir une éducation de qualité. Les autres pays du G7 devraient renforcer cette initiative. Nous les exhortons à aller encore plus loin. Il y a encore beaucoup d’autres barrières qui empêchent les femmes et les filles d’atteindre leur plein potentiel. »

Dans un communiqué, Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International, a toutefois émis un bémol au sujet du sommet du G7:

« La division croissante entre les leaders du G7 n’est pas une bonne nouvelle pour les millions de femmes et d’hommes dans le monde qui luttent pour une meilleure qualité de vie. Les inégalités extrêmes ralentissent le combat contre la pauvreté, sapent la cohésion sociale et engendrent de l’instabilité. »

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