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Ottawa veut réduire l’itinérance de moitié en doublant son financement

Federal Minister of Families, Children and Social Development Jean-Yves Duclos is seen with Drake Ross, 22, at a youth homelessness organization in Toronto on Monday, June 11, 2018. Duclos announced an expansion of Ottawa's initiative to combat homelessness in Canada. THE CANADIAN PRESS/Colin Perkel Photo: THE CANADIAN PRESS

Ottawa injectera 40G$ au cours des dix prochaines années afin de réduire l’itinérance chronique de moitié partout au pays. Montréal bénéficiera de 100M$ sur cette même période.

Attendue depuis plusieurs mois par de nombreux organismes de lutte contre l’itinérance, cette annonce faite lundi par le ministre fédéral de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, vient rassurer le milieu et fournir un financement conséquent et plus souple qu’auparavant, a soutenu le président du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), Pierre Gaudreau.

«Ce qui est atteint aujourd’hui avec cette annonce, c’est qu’Ottawa est en phase avec l’orientation de Québec et de Montréal. À partir du 1er avril prochain, ça va aider à ce qu’il y ait davantage de logements, de ressources en hébergement et de travail mené dans les ressources, dans la rue pour prévenir et réduire l’itinérance», s’est-il réjoui.

L’objectif affiché est de réduire de moitié l’itinérance chronique, un objectif réaliste selon M Gaudreau, mais qui nécessitera bien d’autres interventions. Il plaide pour des politiques publiques axées sur la prévention pour empêcher que de nouvelles personnes ne tombent dans l’itinérance.

Le gouvernement fédéral entend aussi se baser sur des données afin de quantifier les résultats des organismes qui reçoivent des subventions afin de juger l’efficacité de leurs pratiques.

Les 40G$, qui seront répartis à travers le pays, bénéficieront aux refuges d’urgence, aux organismes communautaires d’aides aux itinérants ou à tout autre organisme en lien avec l’itinérance, comme le journal l’Itinéraire par exemple. Depuis 2015, la majorité du financement a servi à financer des programmes de logement, une approche efficace, mais pas unique, selon M. Gaudreau, qui se félicite de l’approche globale adoptée par Ottawa pour les dix prochaines années. Le financement sera aussi augmenté pour les organismes venant en aide aux itinérants d’origines autochtones.

C’est pourtant une approche basée sur le logement, que souhaite privilégier les principaux refuges pour hommes itinérants de Montréal réunis dans le groupe Convergence itinérance Montréal, dont fait partie l’Accueil Bonneau. Son directeur général, Aubin Boudreau, est aussi heureux de cette annonce, mais il attend encore que Québec négocie avec Ottawa pour resserrer les conditions d’utilisation de ce financement.

«On est capable de démontrer qu’après six mois, 95% des personnes logées sont toujours en logement. Le financement est utilisé de façon optimale et donne des résultats concrets. On peut prouver que ça marche», défend Aubin Boudreau.

Convergence itinérance Montréal souhaite que Québec décide d’accorder 65% de ce financement à des projets de logement, comme c’est le cas depuis 2015. Or, rétorque M. Gaudreau, cette approche ne correspond pas à toutes les personnes en situation d’itinérance et la prévention et l’accompagnement sont aussi importants que le logement, a-t-il avancé. Pour ce programme, le gouvernement fédéral n’a pas privilégié d’approche particulière. Québec doit encore trouver un accord avec Ottawa pour répartir ce financement dans la province, et pourrait exiger des conditions comme celles demandées par M Boudreau.

Le programme «Vers un chez soi», annoncé par le ministre Duclos, débutera le 1er avril 2019.

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