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Des néo-démocrates inquiets pour la partielle

Mylène Crête, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Les insatisfactions se multiplient à l’endroit du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, à cinq jours de l’élection partielle dans Chicoutimi-Le Fjord.

Des sources néo-démocrates ont indiqué à La Presse canadienne sous le couvert de l’anonymat que certains élus sont inquiets de voir leur parti dégringoler, lui qui avait réussi à se hisser au deuxième rang derrière les libéraux en 2015.

Un récent sondage place le candidat du NPD, Éric Dubois, quatrième derrière le Bloc québécois, pourtant secoué par une crise depuis la fin du mois de février.

Le chef néo-démocrate demeure tout de même optimiste. Questionné lors de son point de presse hebdomadaire, M. Singh a minimisé la portée du coup de sonde de Segma Recherche fait pour le compte de Radio-Canada et Le Quotidien.

«On a vu une ouverture dans la région, à Chicoutimi, on a un candidat fort avec Éric Dubois, on travaille fort sur le terrain et on va continuer de solliciter les gens et c’est clair qu’on va faire mentir le sondage», a-t-il affirmé.

Reste que dans les rangs néo-démocrates, certains élus regardent avec consternation la compilation des intentions de vote à l’échelle du pays de la firme Nanos qui place le NPD à 22 pour cent derrière les conservateurs et les libéraux.

Certains craignent carrément de perdre leur siège en 2019, d’autres sont tout simplement déçus par la performance de leur chef qui n’arrive pas à créer l’engouement promis.

«Ça n’a pas décollé depuis que Jagmeet est chef», a indiqué une source au sein du parti.

«Dans l’ensemble, on peut effectivement sentir que le leadership du chef a du plomb dans l’aile et il faut qu’il se relève, a confié une deuxième source. Il y a un sentiment d’immobilisme.»

L’absence de prise de position de Jagmeet Singh après les insultes lancées par le président américain Donald Trump contre le premier ministre Justin Trudeau dimanche à l’issue du G7 a mis certains députés en colère.

«Jagmeet a « tweeté » dimanche, a fait valoir la députée Hélène Laverdière. Ce n’était peut-être pas un plein communiqué, mais il a « tweeté » dimanche sur Trump avec la même position que ce n’est pas une façon de faire les choses et le fait qu’on était tous unis dans les défenses des intérêts des Canadiens et des Canadiennes, des travailleurs et des travailleuses.»

Le gazouillis a été publié peu avant 19h, alors que les conservateurs avaient déjà fait connaître leur position des heures auparavant.

«Il n’avait peut-être pas réalisé l’ampleur de la tâche», a révélé une source en suggérant que M. Singh avait sous-estimé la période d’adaptation requise pour passer de député provincial de l’Ontario à chef d’un parti fédéral.

Il faut dire que plusieurs controverses ont mis le parti sur la défensive au cours des derniers mois, que ce soit celle sur le séparatisme sikh ou celles sur les inconduites sexuelles. Résultat: le NPD a eu de la difficulté à faire passer son message.

«Il faut être plus provocateurs, assumer notre rôle de deuxième opposition, arrêter d’avoir peur (…), prendre des risques et cesser de vouloir plaire à tout le monde», suggère une autre source au sein du parti.

En ce sens, la prise de position de M. Singh contre l’achat de l’oléoduc Trans Moutain par le gouvernement aurait aidé à rallier les troupes.

Loin de s’avouer vaincu, Jagmeet Singh fera campagne avec son candidat dans Chicoutimi-Le Fjord jeudi. Ils feront un saut au Grand Défi Pierre Lavoie. Ce sera sa troisième visite dans la circonscription.

Le premier ministre Justin Trudeau et le chef conservateur Andrew Scheer y seront aussi, signe que la campagne s’intensifie. Le vote est prévu lundi.

La circonscription est vacante depuis la démission de l’ex-député libéral Denis Lemieux. Il en avait fait l’annonce en novembre en citant des raisons familiales.

M. Lemieux l’avait emporté en 2015 avec 31,1 pour cent des voix contre 29,7 pour cent pour son adversaire néo-démocrate. Le Bloc québécois était arrivé en troisième position avec 20,5 pour cent des suffrages exprimés, suivi du Parti conservateur avec 16,6 pour cent.

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