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Hépatite C: transplantation réussie de poumons

Eva Runciman / La Presse Canadienne Photo: Eva Runciman
La Presse canadienne - La Presse Canadienne

TORONTO — Des médecins de Toronto ont transplanté avec succès les poumons de donneurs décédés de l’hépatite C à des patients ayant besoin de ces organes vitaux.

La transplantation a été suivie d’un traitement pour les empêcher d’être infectés par ce virus capable de détruire le foie.

Depuis octobre, des chirurgiens de l’Hôpital général de Toronto ont effectué des greffes chez 11 patients dans le cadre d’une étude expérimentale visant à évaluer l’innocuité de l’utilisation de poumons provenant de donneurs infectés par l’hépatite C — une idée jusqu’alors indéfendable.

En effet, les antiviraux peuvent guérir la maladie chez 98 pour cent des personnes infectées par le virus de l’hépatite C. La maladie touche environ 250 000 Canadiens, dont environ 40 à 70 pour cent ne savent pas qu’ils sont porteurs du virus transmis par le sang.

Ces transplantations sont rendues possibles par l’utilisation d’un dispositif en forme de dôme connu sous le nom de système de perfusion pulmonaire ex vivo, ou EVLP, mis au point par la firme TGH en 2008. Les poumons des donneurs baignent dans une solution spéciale pendant six heures, ce qui permet aux médecins d’évaluer leur condition et de déterminer s’ils sont aptes à être transplantés.

Dans le cas des donneurs infectés par l’hépatite C, la perfusion élimine des poumons environ 85 pour cent du sang résiduel qui est porteur du virus.

Dans les deux à quatre semaines suivant la greffe, les receveurs subissent un test de dépistage de l’hépatite C et commencent un traitement antiviral de 12 semaines pour prévenir l’infection du foie, où le virus s’installe naturellement. Au fil du temps — souvent des décennies —, l’inflammation causée par le virus peut entraîner une cirrhose sévère ou un cancer du foie.

Jusqu’à présent, huit patients transplantés ont terminé le traitement de l’hépatite C et sont maintenant exempts de virus; deux reçoivent encore les médicaments; et un doit encore recevoir le médicament.

Au Canada, plus de 240 patients attendaient une greffe de poumon en 2016. Environ une personne sur cinq inscrite sur la liste d’attente est morte parce qu’il n’y avait pas assez d’organes de donneurs.

Les résultats de l’étude devaient être discutés à l’occasion du Sommet mondial sur l’hépatite, un rassemblement de cliniciens et de chercheurs internationaux qui débutait jeudi à Toronto.

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