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Les lasers puissants interdits près des aéroports

Photo: Archives Métro Média

MONTRÉAL — Le gouvernement fédéral va interdire les lasers à haute puissance près des aéroports et dans les trois plus grandes villes du Canada, en raison des dangers qu’ils représentent pour les avions.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a annoncé jeudi à Montréal de nouvelles mesures qui interdisent à quiconque de posséder un laser portatif à pile de plus d’un milliwatt sans raison légitime, notamment à des fins professionnelles ou éducatives.

Les restrictions s’appliquent aux municipalités situées dans les grandes régions de Montréal, de Toronto et de Vancouver, ainsi qu’à moins de 10 kilomètres de tout aéroport ou héliport canadien.

Selon M. Garneau, pointer un laser en direction du poste de pilotage d’un avion peut distraire le pilote et nuire à sa capacité de faire décoller ou atterrir son aéronef en toute sécurité. Une telle distraction peut avoir «des conséquences catastrophiques» sur la capacité du pilote à manoeuvrer son appareil.

En vertu des nouvelles règles, toute personne surprise avec un laser portatif dans une zone interdite sans raison valable sera passible d’une amende immédiate pouvant aller jusqu’à 5000 $, tandis qu’une entreprise pourrait faire face à une amende maximale de 25 000 $.

Une personne reconnue coupable d’avoir délibérément visé un appareil pourrait être condamnée à une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans et/ou à une amende pouvant atteindre 100 000 $.

Aucun accident aérien attribuable à un laser n’est survenu au Canada jusqu’à maintenant.

On a toutefois recensé 379 incidents impliquant un laser en 2017, la plupart en Ontario et au Québec. Il y en avait eu 590 en 2015 et 527 en 2016. Cette année-là, le ministre Garneau avait lancé une campagne de sensibilisation dont l’objectif était de mettre un terme à cette pratique.

À l’aéroport Trudeau

Du 1er janvier au 30 avril de cette année, le nombre d’incidents s’est élevé à 63, dont six à l’aéroport Pierre Elliot Trudeau, à Montréal, dans un intervalle de deux jours, en février.

Selon le ministre, il faut en faire plus pour mettre un terme à ce phénomène, même si le nombre d’incidents a chuté au cours des récentes années.

«Ces attaques dangereuses surviennent trop souvent. On en a dénombré plus d’une par jour dans tout le pays. Une attaque au laser est une de trop», a-t-il mentionné devant les journalistes.

Les pilotes affirment que la lueur verte d’un laser peut les distraire, les aveugler momentanément ou même abîmer leur vision à long terme.

«On a parlé à quelques pilotes qui ont vu des lumières dans leurs yeux, deux ou trois jours après (un incident impliquant un laser). C’est très sérieux», a affirmé le président de l’Association des pilotes de ligne du Canada, Doug Adamus.

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