Soutenez

Premier face-à-face Trudeau-Trump depuis le G7

Sean Kilpatrick / La Presse Canadienne Photo: Sean Kilpatrick/La Presse canadienne
Teresa Wright et Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau a eu un entretien informel, mercredi, avec le président des États-Unis, Donald Trump — leur premier face-à-face depuis l’explosif sommet du G7 le mois dernier au Québec.

Une porte-parole du premier ministre a déclaré que lors de cet entretien, en marge du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), à Bruxelles, les deux hommes avaient discuté de commerce, y compris de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Les deux leaders ont également abordé les implications de l’élection d’un nouveau président au Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, pour les négociations de l’ALÉNA.

Le mois dernier, à l’issue du sommet du G7 dans Charlevoix, Donald Trump avait accusé sur Twitter Justin Trudeau d’être «très malhonnête et faible».

L’entretien à Bruxelles n’était pas une rencontre bilatérale officielle, ce qui est assez commun lors de sommets réunissant des dirigeants mondiaux comme celui de l’OTAN. Aucune réunion avec M. Trump n’était d’ailleurs prévue à l’agenda officiel de M. Trudeau lors de ce sommet de deux jours.

Avant de s’envoler vers la Belgique, mardi, Donald Trump avait publié une série de micromessages dans lesquels il fustigeait l’Union européenne et ses autres alliés qui n’ont pas respecté leurs engagements en matière de financement de l’organisation. Lors du sommet de 2014, au pays de Galles, les membres de l’OTAN s’étaient entendus pour consacrer au moins deux pour cent de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires — une cible que peu d’entre eux ont finalement atteinte.

Le communiqué final du sommet a été publié par les pays membres de l’OTAN la veille de la clôture, jeudi. Signé par les 29 dirigeants des pays membres, il réaffirme l’engagement inébranlable de l’alliance militaire à voir les États consacrer deux pour cent de leur PIB aux dépenses militaires d’ici 2024.

Les prévisions de dépenses du gouvernement Trudeau indiquent toutefois que le budget de la défense n’atteindra que 1,4 pour cent du PIB d’ici 2024 au Canada.

La Russie et Trump

Il semble par ailleurs que le gouvernement Trudeau et l’administration Trump aient trouvé un terrain d’entente lors de ce sommet de l’OTAN: le projet de gazoduc russe qui traverserait la mer Baltique jusqu’en Allemagne.

La ministre Freeland a déclaré que le Canada était très préoccupé par ce gazoduc «Nord Stream 2», qui acheminerait le gaz naturel de la Russie vers les côtes allemandes de la mer Baltique. Mme Freeland a indiqué qu’elle avait discuté de cette question avec les représentants de l’Ukraine, qui s’opposent au gazoduc en raison de l’influence considérable qu’il donnerait à la Russie sur les pays européens.

Lors de l’ouverture du sommet, le président Trump avait lui aussi dénoncé cet accord entre l’Allemagne et la Russie, le qualifiant d’inapproprié. Le président américain a estimé que cet accord rend l’Allemagne «captive» de la Russie, et il a exhorté les dirigeants de l’OTAN à se pencher sur ce dossier.

M. Trump souffle le chaud et le froid lorsqu’il est question de Moscou. Mardi, il a exprimé ses inquiétudes face au comportement de la Russie, alors qu’il estimait le même jour que le président russe, Vladimir Poutine, lui posait moins de problèmes que ses alliés de l’OTAN ou que l’Union européenne, aux prises avec le Brexit.

Le pr��sident américain ira par ailleurs rencontrer son homologue russe à Helsinki, lundi, quelques jours après le sommet de l’OTAN. La tenue de ce premier sommet bilatéral entre les deux hommes a toutefois été critiquée par plusieurs, face aux gestes d’agression de la part de la Russie dans les pays baltes, mais aussi au Royaume-Uni. Justin Trudeau a déclaré mardi que le Canada déplorait toujours «l’ingérence et les actions illégales» de Moscou.

MM. Trump et Poutine ne s’étaient rencontrés jusqu’ici qu’en marge de réunions internationales, comme au sommet de l’APEC en novembre au Vietnam.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.