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Les agriculteurs québécois espèrent de la pluie

Photo: Archives Métro

MONTRÉAL — Après un mois de juin particulièrement sec, les agriculteurs espèrent qu’il y aura des précipitations le plus tôt possible, car presque toutes les régions du Québec sont en déficit d’eau, selon le président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau.

En entrevue téléphonique, vendredi, M. Groleau a déclaré qu’il ne connaissait pas d’endroit «où ça va bien» en ce moment.

Dans certaines régions, la situation devient critique, notamment dans Lanaudière et dans le sud du Québec, a indiqué M. Groleau. C’est surtout le secteur maraîcher — des légumes — qui est affecté en ce moment.

Jean-Marie Rainville, président de Fédération des producteurs maraîchers du Québec, a expliqué en entrevue qu’il était encore trop tôt pour évaluer s’il y aura des pertes, puisque chaque légume pousse différemment.

M. Rainville, qui a des terres à Dunham, en Montérégie, indique que ses champs de courge semblaient bien se porter lorsqu’il a fait le tour, vendredi. Mais il se peut que les légumes ne se rendent pas à terme.

La production du foin est également problématique. Selon le bilan de mi-saison en assurance récolte de la Financière agricole du Québec datant du début du mois de juillet, dans l’ensemble du Québec, les rendements de foin sont «généralement inférieurs à la moyenne».

La ferme de Marcel Groleau, dans Chaudière-Appalache, a obtenu l’équivalent de la moitié de ce qu’ils récoltent habituellement.

«Je pense qu’il va y avoir un portrait plus général à tirer d’ici quelques semaines», a-t-il toutefois ajouté.

Il est trop tôt pour évaluer les effets dans le secteur fruitier, mais il est possible, par exemple, que les pommes et les bleuets soient plus petits, en raison du manque d’eau.

Possibles compensations

Les agriculteurs qui sont assurés avec la Financière agricole du Québec pourraient être dédommagés s’ils subissent des pertes en raison de la température.

«Pour le foin, c’est de l’assurance-collective, donc c’est vraiment via les stations météo que nous, on est capables de voir en moyenne, pour des territoires donnés, quels ont été les rendements. Puis, les producteurs reçoivent à ce moment-là des paiements reliés à ces moyennes-là», a expliqué en entrevue Virginie Simard, directrice des communications de la Financière agricole du Québec.

«Pour ce qui est des autres productions, ce sont des protections individuelles. À ce moment-là, le producteur doit aviser son centre de service à la Financière agricole du Québec pour lui indiquer qu’il y a eu des pertes de rendement et on dédommage en fonction de la perte réelle.»

Marcel Groleau a expliqué que si effectivement il y avait des pertes, les producteurs demanderont une avance à la Financière agricole pour qu’ils puissent au moins s’acheter du foin le plus tôt possible, ou payer des employés qui auraient travaillé pendant des heures supplémentaire pour arroser les champs.

Impact sur les prix

Au terme de la saison, si les récoltes sont peu abondantes au Québec, les consommateurs ne verront pas nécessairement d’impact sur leur facture d’épicerie, selon M. Groleau, puisqu’il sera possible d’importer les produits des États-Unis.

Mais il pourrait éventuellement y avoir un effet si la sécheresse se propage à l’échelle nord-américaine. «Dans le Midwest américain actuellement, c’est aussi très sec, donc est-ce que ça aura un impact par exemple sur le prix des céréales? On ne le sait pas encore», a-t-il soutenu.

«Il est trop tôt encore pour évaluer l’impact sur les prix, mais pour l’instant, il n’y en a pas.»

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Le dernier bilan de la Financière agricole, en bref:

— Rendements de foin inférieurs à la moyenne;

— Récolte normale et à certains endroits, supérieure, de fraises;

— Rendement anticipé de bleuets inférieurs à la moyenne;

— En date du 3 juillet, 1307 avis de dommages avaient été déposés à la Financière agricole (il y en avait 1114 à la même période l’an dernier).

Source: Bilan de mi-saison en assurance récolte de la Financière agricole

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