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Femmes autochtones: inquiétudes sur l’enquête

Viviane Michel Photo: Pablo A. Ortiz
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les résultats de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées pourraient s’avérer décevants pour les familles qui ont perdu un proche, et ce, même si la commission a six mois de plus pour terminer son travail, a prédit la présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ), Viviane Michel.

Lors d’une conférence devant quelques dizaines de personnes à Montréal, Mme Michel s’est inquiétée que la commission n’ait pas le temps de traiter convenablement l’aspect judiciaire de l’enquête.

Elle se demande notamment si les commissaires auront le temps d’interroger des policiers et des enquêteurs. Selon elle, l’enquête aurait dû d’abord entendre les témoignages de ces autorités, avant ceux des familles éplorées.

Ce n’est pas les premières critiques de Viviane Michel à l’égard de cette commission d’enquête, qui a été affectée depuis deux ans par plusieurs départs et remises en question.

En mars, Mme Michel avait demandé la suspension de l’enquête pour qu’elle puisse «se réorganiser et se pencher sur les dossiers des familles», et assumer pleinement son mandat juridique. Son organisation avait aussi déploré la prolongation de six mois de l’enquête, alors que les commissaires avaient réclamé deux années supplémentaires au gouvernement fédéral.

La présidente de FAQ ne semble pas optimiste quant aux recommandations que pourra offrir la commission d’enquête dans ce contexte.

«On aurait eu des bonnes recommandations si on avait « focussé » sur l’aspect judiciaire. Pour FAQ, il faut rétablir le système de justice, faire application du travail qui doit se faire en cas de disparition ou de dénonciation», a-t-elle indiqué.

«On n’a pas entendu les personnes concernées.»

Déception sur Kanata

Lors de cette conférence à la nouvelle maison de la culture de Verdun, Viviane Michel s’est aussi dite déçue des développements de la récente controverse sur la pièce «Kanata», qui sera présentée à Paris prochainement.

La femme de théâtre française Ariane Mnouchkine et le metteur en scène Robert Lepage ont rencontré jeudi dernier des groupes autochtones qui déploraient qu’aucun représentant des Premières Nations ne participe à la pièce, qui traite des relations avec les Blancs et les Autochtones.

Mme Michel n’est pas satisfaite du dénouement, puisqu’aucun Autochtone ne sera finalement inclus dans la pièce.

«On a des comédiens, on a des acteurs autochtones qui sont assez expérimentés, on a des producteurs autochtones, des réalisateurs. On peut travailler ensemble», a-t-elle soutenu.

Elle croit que les producteurs auraient dû consulter les groupes autochtones avant de concevoir leur spectacle.

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