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E. coli: un suivi pour les personnes infectées

TORONTO – Les Canadiens qui ont été malades après avoir mangé du boeuf contaminé de l’usine albertaine XL Foods devraient subir des tests à tous les ans afin de s’assurer de ne pas être atteints de problèmes de santé liés à la persistante bactérie E. coli.

Voilà ce que soutient le docteur William Clark, qui a mené une étude sur les effets à long-terme de la contamination chez les résidants de Walkerton, en Ontario, dont le système d’alimentation en eau a été infecté en 2000 par l’E.coli 0157:H7, soit la même souche qui a mené au rappel des produits de boeuf de XL Foods, en plus de rendre 11 personnes malades.

Au final, cette éclosion avait causé une infection à l’E.coli chez 2300 personnes et en avait tué sept, dont un enfant. Parmi les personnes touchées, 28 ont développé le syndrome hémolytique et urémique. Ce syndrome survient lorsqu’une toxine de la bactérie endommage les vaisseaux sanguins, causant l’insuffisance rénale, des complications gastrointestinales et des troubles neurologiques.

Une série d’études à propos des résidants infectés par la bactérie ont permis de déterminer que ces personnes étaient plus à risque de faire de l’hypertension, de développer des problèmes rénaux ou des maladies cardiovasculaires.

Selon le docteur Clark, qui est également spécialiste des problèmes rénaux à l’université Western, en Ontario, les personnes qui ont été infectées par la viande contaminée au cours des dernières semaines s’exposent également à des problèmes de santé à long terme.

Elles devraient donc être suivies annuellement pendant deux ou trois ans afin de déterminer si elles ont développé l’une de ces anomalies, qui peuvent heureusement être traitées selon le médecin.

«L’important, c’est qu’elles soient suivies et évaluées. Ces personnes doivent subir des tests de dépistage pour s’assurer du bon fonctionnement de leurs reins», indique Dr Clark.

Il ajoute que l’infection à l’Escherichia coli 0157:H7 augmente de 33 pour cent les risques d’hypertension artérielle, qui peuvent ensuite causer des problèmes rénaux et des maladies cardiovasculaires qui, à leur tour, risquent de provoquer des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.

L’E. coli 0157:H7 n’est qu’une des nombreuses souches de la bactérie, qui vit pour la plupart du temps dans les intestins des mammifères — incluant les humains — sans causer de problèmes, et même en les aidant, selon Dick Zoutman, médecin microbiologiste et infectiologue à l’université Queen’s.

En fait, la toxine problématique de la souche 0157:H7 se nomme la «shiga». Cette dernière cause l’inflammation de la paroi intestinale, se multiplie dans le sang et se rend jusqu’aux reins, où elle peut provoquer d’importants dommages aux cellules.

Les symptômes de son infection incluent une diarrhée liquide ou teintée de sang, des crampes intestinales ou des douleurs abdominales, ou encore la nausée et des vomissements chez certaines personnes. Le syndrome hémolytique et urémique en demeure le symptôme le plus dangereux, car il peut entraîner l’insuffisance rénale et la mort.

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