Soutenez

Le PM ontarien Dalton McGuinty démissionne

TORONTO – Le premier ministre ontarien Dalton McGuinty a créé la surprise, lundi, en annonçant qu’il avait prorogé le Parlement et qu’il démissionnait en tant que chef du Parti libéral.

M. McGuinty a fait état de ces deux décisions lors d’une réunion d’urgence du caucus libéral après que son gouvernement eut fait face à une deuxième motion de défiance en lien avec l’annulation de la construction de deux centrales électriques, au coût de plusieurs centaines de millions de dollars.

Selon lui, les chances sont particulièrement minces d’obtenir le gel des salaires de 481 000 employés du secteur public dont son gouvernement minoritaire a besoin pour réduire le déficit de 14,4 milliards $ puisque les partis d’opposition y sont opposés. Il a ainsi décidé de suspendre les travaux parlementaires pour favoriser les négociations.

Selon M. McGuinty, la prorogation permettra au gouvernement de découvrir ce que réclament exactement les partis d’opposition pour appuyer le plan libéral.

Il a promis que les libéraux tenteraient de négocier des conventions collectives sans hausses salariales — tel que réclamé par le Nouveau Parti démocratique provincial — et utiliseraient également cette pause pour négocier avec les progressistes-conservateurs.

«J’ai rencontré le lieutenant-gouverneur plus tôt aujourd’hui et je lui ai demandé de proroger la Chambre pour que nous puissions poursuivre les discussions et explorer les avenues offertes, d’une façon qui nous libère de la rancoeur qui a, malheureusement, trop souvent empoisonné notre législature ces derniers temps.»

Après 16 ans comme chef libéral et neuf ans à la tête du gouvernement, et surtout après avoir été mis à mal dans le cadre d’une série de scandales impliquant entre autres des véhicules médicaux aériens, M. McGuinty a également déclaré qu’il était temps d’avoir du sang neuf.

«Il est l’heure du renouveau, c’est le moment de passer au prochain premier ministre libéral, il faut désormais que le nouvel ensemble de valeurs libérales guide notre province vers l’avenir, a-t-il déclaré devant son caucus. Pour ce faire, j’ai parlé avec le président de notre parti et lui ai demandé de déclenché une course à la direction le plus tôt possible.»

McGuinty a indiqué qu’il continuerait de siéger à titre de député de la circonscription d’Ottawa-Sud jusqu’aux prochaines élections, mais des rumeurs voudraient qu’il se lance dans la course à la direction du Parti libéral du Canada. Depuis un mois, des militants libéraux font campagne afin de persuader M. McGuinty de se présenter dans la course au leadership.

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a remercié M. McGuinty pour «la contribution qu’il a apportée à l’Ontario et au Canada alors qu’il dirigeait la province de l’Ontario».

« Nos deux gouvernements ont travaillé ensemble au service des Ontariens, notamment en mettant en œuvre le Plan d’action économique du Canada et en maintenant l’industrie de l’automobile dans la province de l’Ontario, et je salue les nombreuses années de service public dévoué de M. McGuinty», a ajouté M. Harper.

Lors de son discours devant le caucus, le premier ministre sortant a laissé entendre que les libéraux avaient réalisé des erreurs lors de leur passage au gouvernement, mais qu’ils avaient posé les bons gestes dans les grands dossiers de l’éducation, de la santé et de l’environnement.

Il n’y a pas de successeur évident pour M. McGuinty, mais les noms souvent mentionnés comme candidats potentiels au leadership comprennent celui de la ministre du Logement, Katheleen Wynne, du ministre des Finances, Dwight Duncan, et du ministre de l’Énergie, Chris Bentley, qui a été le point focal des attaques de l’opposition et de la première motion de défiance à propos des centrales électriques dont la construction a été annulée.

Le chef conservateur Tim Hudak a laissé de côté la rhétorique colérique des dernières semaines, lundi, pour rappeler que M. McGuinty était venu serrer sa main et lui souhaiter la bienvenue dans la législature lorsqu’il a été élu pour la première fois.

M. Hudak a également remercié M. McGuinty pour ses années de vie publique.

La chef du NPD, Andrea Horwath, a également exhorté M. McGuinty à reconsidérer l’ajournement des travaux parlementaires. Elle considère qu’il reste trop de travail à accomplir, notamment dans le dossier des centrales thermiques.

«Je ne crois pas la prorogation annule la responsabilité du gouvernement, ou celle du premier ministre par rapport au fiasco dans le centrales électriques d’Oakville et de Mississauga», a-t-elle déclaré.

«Le moment est certainement très particulier. Les livres d’histoire nous dirons si le premier ministre aura été stratégique ou non.»

Les travaux parlementaires maintenant suspendus, les audiences du comité des finances concernant le déménagement de deux centrales au gaz naturel de même que toute autre activité législative sont reportées. McGuinty n’a donné aucune indication quant à la reprise des travaux.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.